La journée commençai à décliner. La marée de néophytes venus clamer leurs gains d'expérience contre les monstres de début de jeu se dispersait. J'apprécie cette heure. Les bêtes ont l'air plus paisibles. Leur férocité, elle, ne s'abaisse jamais comme les astres le font. A se méprendre de savoir qui était immortel ici. Il roucoule doucement le petit Kloug et agite ses ailes, comme si de voir le monde depuis mes bras l'enthousiasmait plus que la vision au ras du sol auquel il était accoutumé. Je l'enviais en m'imaginant à sa place le jour où il pourrait embrasser toute la région d'un seul regard.

Cloué au sol, je ne trouvais que ma lame pour trouver un semblant de souffle, au milieu de la pesanteur. Ca me brûle les doigts. Je dépose Kloug entre les racines d'un arbre, lui caresse le sommet de la tête. J'ai beau essayer d'être délicat, elle s'abaisse fort dès que je l'effleure. Je ne sais que faire de cette vulnérabilité. Je me sens un peu sale d'être incapable de délicatesse à ce point. Et, un peu vexé de moi même, je me recule en serrant des dents.

"- Je reviens..." Bredouillais-je.

De là, je me reculais et fis apparaitre mon arme. En me retournant, je m'en emparais et m’aperçus que déjà, les monstres décimés cette première après-midi faisaient leur coming-out.

J'allais m'attaquer à besogne plus conséquente. Un groupe de quatre dodus hamsters se tenaient devant moi, prêts à en découdre. Avec Kloug resté derrière moi, je n'imaginais pas qu'il eut été possible de faillir. Je me souvins seulement à ce moment de mon père, cerné par des joueurs, m'écartant suffisamment du conflit pour m'épargner.

Une grimace étirait mon visage lorsque je repris Kloug sous le bras. Mon épée au sol. Je me tenais arc bouté, cerné. Je m'emparais de ma pierre d'une main tremblante. J'hésitais encore. Un pincement à mon flanc me fit sursauter. Il y eut ce petit piaillement qu'émit l'oiseau. Je ne pus retenir un grognement contraint et activais la pierre sans plus attendre. Un voile aveuglant recouvrit toute ma vision et je me retrouvais à fouler le pavé du centre ville. Je lâchais Kloug et laissais retomber ma lame sur le pavé, déconfit. Le temps de reprendre mon souffle, je rangeais mon arme, jetais mon regard morne sur le petit oiseau qui avait fait l'effet d'une gâchette m'ayant permit de survivre à cet accident. Je me l'admettais avec peine, mais j'aurais sans doute encore à apprendre de cet oiseau, garde fou de ma témérité.

Je ne laissais pas le dépit miner mon enthousiasme à distraire ma lame. Après que j'ai utilisé ma pierre pour échapper au pullulement de hamsters dans les plantations d'opium, je n'avais plus envie que de retenter ma chance. Kloug se tenait tranquille dans mes bras. Il lui arrivait de remuer ses ailes, de manière compulsive. L'envie de voler le démangeait-il sans doute. Tout en marchant vers les champs qui cernaient la périphérie de la cité, je tentais de projeter l'oiseau dans les airs pour l'inciter à prendre son essor. Une fois libéré de la gravité, l'animal se mettait à agiter ses plumes frénétiquement. Mais cela ne semblait pas suffire à dompter les vents si bien qu'il s'échouait maladroitement par terre quand je n'avais pas le temps de me précipiter à sa réception. Après quelques tentatives, toutes pas moins malheureuses que les précédentes, je le fis reprendre place entre mes bras. La bête tremblait, peut être triste, ou fatiguée... Je ne savais pas quels mots choisir pour ne pas qu'il lâche son espoir. Je me contentais de le serrer fort, faire acte de présence.

Ma promenade s'arrêta dès que je me mis à longer les champs d'opiacés. Là, je laissais le petit oiseau trotter dans mes pas. Je dégainais mon arme dès que la confrontation avec les hamsters s'annonçait imminente.

Lancer de dés:

La faim de violence arrivait à son comble. Cet hamster tombait à point nommé. Mon arme bouillonnait de tomber sur un monstre comme celui là. Il ne suffirait pas à me satisfaire mais en attendant, il ferait l'affaire. Je me séparais de Kloug en lui intimant d'un regard de rester à l'arrière. Et, faisant abstraction de plus de méthode, je lançais une pierre à la bête pour attirer son attention. Aussitôt que le petit objet fit mouche, les yeux de l'animal virèrent à l'écarlate, ce qui eut pour effet de stimuler ma propre force. Dans une impulsion, je me projetais vers l'animal tandis que le fer de mon épée raclais la terre. Les talus soulevés par ma charge me précédaient. Plus vite, il me fallait aller plus vite. Je n'avais pas le temps de compter que je me trouvais à portée. A ce seule moment, je levais mon arme avec autant de violence que mes coudes me le permettaient et flanquais à l'animal un coup ascendant. La tête la première. Aussitôt que je touchais la poitrine du hamster, la sensation de mon épée qui fourrageait sa carcasse me fit frissonner. Je décrivais un disque dans l'air pour rabattre aussitôt mon arme sur le rongeur, ainsi ne pas laisser refroidir la plaie rouge tout juste tracée sur sa gorge pour la raviver sur sa nuque.

De manière quasi instantanée, le monstre disparut dans un éclat de losanges cramoisis. Je sentais tous mes membres trembler sous l’effervescence née de mon acte. Un certain écœurement, une sorte de goût de trop peu... je relevais la tête à la recherche du candidat suivant dès que j'eus finis de ramasser mon butin...

Racap:

Sans avertissement, un violent coup vint m'ébranler et me faire chavirer. Je roulais dans la poussière avec, sur mon buste, un hamster qui s'échinait à vouloir me mordre au visage. Au lieu de ça, ses dents vinrent s'enfoncer directement dans mon épaule. Je laissais s'échapper un grognement furieux et me débattais autant que possible. D'un coup de coude sur le côté, je fus en mesure de renverser notre position et me retrouver ainsi à califourchon sur l'animal qui à son tour se mit à gesticuler pour regagner sa liberté. Ses couinements stridents ne m'atteignaient pas et je ne tardais pas à lever ma lame au dessus de ma tête, de me crisper ainsi et d'achever le monstre avec autant de coups qu'il m'était permi d'en faire.

Une fois certain que le corps de l'animal était raide et qu'il eut disparut. Je restais un moment à genoux dans les herbes folles. Kloug sorti des fourrés pour venir poser son bec sur ma cuisse en roucoulant. Un sourire dentelé étira mon visage. Je prenais le petit animal dans mes bras et me laissais rouler sur le dos avec l'oiseau. Oui, cette fois, ça se passerait bien. Je jouais encore quelques minutes avec Kloug avant de lui faire signe d'aller se ranger à l'abri. Une fois remis debout, j'allais ramasser le reste de mes gains et regardais autour de moi si d'autres monstres viendraient demander leurs restes.

Recap:

En effet. De derrière un bosquet, quelques autres de ces rongeurs paissaient paisiblement leurs graines opiacées. Une fois que je sentais mes forces m'être revenues, je raffermis ma poigne sur on arme, reculais de quelques pas pour ensuite prendre de l'élan et bondir au dessus des buissons touffus. J'attaquais de cette façon directement depuis le ciel. La réception, elle, fut plus malheureuse. L'animal blessé roula sur lui-même et je me retrouvais à mordre la terre. Le hamster profita de ce moment de faiblesse pour venir me charger au flanc et enchainer avec une méchante morsure au bras. Je poussais un cri de stupeur et fis mon possible pour e remettre sur mes deux pieds. Une fois un équilibre précaire retrouvé ( en partie grâceau soutient du tronc d'un palmier), j'agitais mon épée en tous les sens pour éloigner la bête. Un brin de sens retrouvé et je parvins à enchainer les coups propres à mon arme pour parvenir à atteindre la bête. Le premier vint lui entailler la mâchoire horizontalement. J'aurais pu la lui décrocher si, dans l'enchainement de mes coups, j'avais pris soin d'enfoncer plus loin ma lame. Au lieu de quoi je tâchais de poursuivre dans la même dynamique et d'assénir à mon ennmi un dernier coup partant de l'autre sens. A ce dernier, le hamster s'évanouit dans les nimbes. Je restais ainsi quelques secondes allongé sur le dos.

Levant ma main à mes yeux, je constatais combien ce corps là était plus grand que mon précédent et ô combien plus lent. Oui, comme si l'enveloppe que j'incarnais se trouvais lâche en comparaison de ce qui l'habitait. Combien de hamsters, de combats ou de blessures me faudrait-il encore pour me sentir en pleine possession de mes membres ?
Je me sentais las, déjà, quelque part. Sans repères, sans force, pas plus avancé que n'importe quel autre homme né par ici. J'allais étouffer ici, dans le confort de cette oasis, dans la mollesse de ces combats... J'allais fondre.
Les gestes un peu raidis par cette perte de motivation, je tentais de me ressaisir et de me focaliser sur ma prochaine rencontre, espérant que celle-ci me donnerait un peu plus de fil à retordre.

Recap:

Il me fallut marcher un peu. Changer de talus. Je me trouvais au sommet d'une dune qui dominait une partie des plantations. Kloug m'avait suivi dans mon ombre et semblait moins éffarouché à l'idée de m'accompagner dans mes escarmouches qu'il y a quelques minutes. Je balayais d'un regard circulaire ce qui se déroulait en contrebas. Nombreux étaient les autres joueurs venant frotter leurs lames aux monstres de la zone. Les premiers, des pionniers peut-être, à leur sens. Je lorgnais sur leur vigueur, l'énergie avec laquelle la plupart combattaient. Pour la plupart empreinte d'un désespoir que je n'arrivais pas à lire. Ca ne m'atteignait pas, cette urgence, cette détresse dans leurs enchainements. Un vent chaud venu des terres plus arides vint agiter mes cheveux. Jamais jusqu'alors il ne m'avait semblé pouvoir sentir chaque grain de ma peau frissonner à cette caresse. Non seulement c'était mon apparence qui avait changée mais aussi toute l'appréhension de mon envirronement. Et cette complexité d'informations nouvelles était sans doute en partie la cause de ma difficulté à m'adapter.
Perdu dans cette introspection, je ne réagissais que tardivement aux cris qui me parvinrent. En bas de la colline où je me trouvais perché, un garçon aux cheveux verts se débattait contre un hamster qui semblait avoir prit le dessus. Mon sang se mit à battre dans mes oreilles, je me mis à dévaler la pente, projetant des gerbes de terre sablonneuse à mon passage pour essayer de rejoindre le type en difficiculté. Je n'avais pas quitté mon épée et m'apprêtais à la brandir pour empaler l'agresseur mais déjà, ce dernier achevait sa victime et celle-ci disparut dans le même éclat pathétique que les autres monstres. L'abattement allait se pointer au milieu de mon élan. Mais je vis celui-ci venir et aussitôt, je défonais les barrières qu'il s'aprêtait à poser en travers. La fureur monta et fit grondre mon estomac. Je me jettais à corps perdu contre le hamster, finissait même par le plaquer contre un palmier, le tranchant de mon épée creusant un profond schisme dans ses entrailles. Je remuais la lame dans la plaie, tâchant cette fois -ci de ne pas faire les choses à demi. Sauf qu'au vu de la résistance que trouvèrent mes mains, je n'eus d'autre choix que de me reculer d'un cran et, ne laissant pas au rongeur assez de temps pour retomber au sol, réitérait l'impact et clouait l'animal à l'écorce où, cette fois là, il s’évanouit pour de bon.
Plus de trace de l'autre humain. Une impression étrange de bêtise et d'injustice laissaient ma gorge serrée. Il n'y avait rien d'autre à faire. Rien d'autre que de continuer de se prouver que je valais mieux que ça.

Recap:

Un autre, à ma droite, venait de bouger au coin de mon œil. Le sel commençait de couler de mes tempes et je sentais mes nerfs enchainer un rythme différent de celui de mes précédents combats. D'avoir assister à la mort avait attisé quelque chose en moi auquel je ne savais pas attribuer de nom. Dans l'anticipation d'un éventuel assaut, je tenais ma garde prête, roide. Comme si ma carcasse avait pit le double de son poids, comme si elle avait assimilé le poids du mort. Je me sentais prisonnier d'une autre sphère de temps et je ne réalisais pas que le hamster s'était rué à ma rencontre. Seul le piaillement distinct de Kloug me sortit de ma torpeur. J'esquivais la charge du rongeur de justesse qui fit un dérapage dans le sable. Je me retrouvais, quant à moi, à chanceler sur mes deux pieds, ayant perdu mon centre de gravité dans la cohue. Le rongeur en profita à cet instant pour retenter sa chance et cette fois-ci, il fit mouche. Portant à mon ventre un violent coup de crâne qui me fit rouler un peu plus loin. Freiné par la poussière, je toussais autant que je le pus pour éclaircir mes poumons. Seulement, ma vue aussi en était toute polluée. Sans parler de ma tignasse qui avait perdu de sa flamboyance. Bref, j'arborais de pied en cap les couleurs de la boue d'ici.
Les yeux plissés en de minces fentes, je parvins à distinguer la silhouette obscure de mon annemi s'approcher de moi à vitesse exponentielle. Je jugeais au pouce de la distance idéale pour frapper et parvins à flanquer à mon adversaire un coup qui m'évita de subir la sienne. Je fis un pas de côté pour parer l'éventualité de son détour. Enfin, d'un bond en avant, je pointais l'arme directement à sa hauteur et parvins à le transpercer une bonne partie de sa longueur. Son cadavre disparu, je m'asseyais sur le sable et rangeais mon arme. Je guettais le retour de Kloug pour sortir de mon inventaire une gourde d'eau chacun, attendant la suite...

Recap:

"Lorsque vous mourrez dans Sword art Online - Renaissance, cela équivaut à votre mort dans le monde réel."
Je n'entendais toujours pas à quel point la mort ici pouvait transcender le fait de mourir en soit. Après tout, comme à l'instant, lorsqu'on meurt, il ne reste que de la poussière d'étoiles. Avant que ma pensée ne s'enfonce dans des songes plus obscures, je finissais de m'abreuver. La gourde disparut, en poussières. Je demeurais songeur quelques secondes. La mort de cet autre joueur ne devait pas signifier davantage. Pas plus que la mienne si je ne veille pas. Kloug se débattait avec l'item, son bec trop épais ne rentrait pas dans le goulot. Je l'observais renverser sa tête en arrière avec la petite flasque qui déversa tout son contenu sur le plumage de l'oiseau. Il s'ébroua, stupéfait et son duvet doubla de volume sous l'effet de la surprise. Ma joue frissonna quand elle reçu quelques gouttelettes, un rire nerveux secouait mon ventre. C'était nouveau.
L'animal retrouvait son calme quand une ombre vint brusquement obstruer ma vision. Je sentais mon estomac se retourner de manière fulgurante. Ma pupille n'était plus qu'un infime point dans son globe. Rare étaient les fois où je m'oubliais autant. Les fois où c'était toute ma conscience qui s'enterrait sous mes impulsions. Je retrouvais cet état sans vraiment réaliser.
J'avais mon arma dans les mains, son poids ne m'affectait pas, comme l'extension de ma propre volonté. Devant moi, le hamster allait continuer de s'acharner sur Kloug. Je me ruais comme un sauvage sur sa croupe et répétait des coups forts comme mes nerfs qui battaient en turbine. Le monstre disparut très vite, je lâchais l'épée pour courir retrouver mon ami. Le pauvre avait prit un sacré coup mais sa santé remontait à vue d'oeil une fois débarrassé de son agresseur.
J'hésitais à le prendre dans mes bras et je ne fus pas en mesure de m'empêcher de trembler quand je le récupérais. D'instinct, je le caressais sur le haut de son crâne, du dos de l'index. Sans rien prononcer. Enfin je me levais et allais récupérer mon arme. Je n'en avais pas finis.

Recap:

Mon souffle s´échappait de mes naseaux comme de ceux d´un buffle. Je ne parvenais pas à bien retrouver mon calme après la frayeur de tout à l`heure. Et mes sens s´agitaient en tous sens à la recherche du prochain hamster sur lequel j´aurais espoir d´arriver à sassiétée.Ils étaient là, tout proche, je les sentais, ou peut être n´était ce que l´appétit de la violence qui me faisait vibrer toujours plus fort. Vidé de mes émotions, je me contentais de darder de l´oeil ça et là et me mis à faire les cent pas dans la zone, épée trainante. Au premier qui refit surface,je n´attendais pas même de savoir si Kloug me suivait bien et me jetais dans la mêlée. Mon épée mordit dans sa chair et j´en ressentis la vibration tout le long de mon bras. Comme si l´acier écrivait ses notes sur tous mes pores. Je me faisais l´instrument d´une violence que je ne maitrisais plus. Le rongeur succomba dès le second impact. Le sang, son écume, ses cris, tout ce qu´il pouvait suinter se répandait sur ma peau et produisait l´inverse de ce que je cherchais chez moi. Oui,au contraire, cela n faisait que faire bouillonner mon sang davantage.

Les paillettes de pixels qui tournoyaient, je les contemplais, bouche béante, oil exorbité. Ma rage n´avait jamais le temps ni l´espace pour s´exprimer pleinement et cela ne faisait qu´enfler le besoin. Mes muscles avaient ces tremblements convulsifs. Je doutais au´il s´agisse de la fatigue, non, je commençais à m´énerver. Tout juste à m´nerver. Sans Kloug, cela ne se serait pas fait. Quelque chose en moi était en train de grandir. Une chose sans compromis. Ça filait droit sans remords. Et je ne voyais rien qui puisse y faire obstacle. Il n´y avait que mon arme, ses propres limites, qui me porterait aussi loin que cette force sans volonté fondée.

Recap:

Mon questionnement cessa de lui même. Comme une vague ravage les digues. Je n´en étais pas soulagé du moins. Comment pouvait on se soulager de l´agression d´une de ces créature aux bajoues joviales et gonflées comme des lampes à huile. Cette fois, je restais sur mes appuis et quand bien même je du encaisser un claquement de mâchoire qui vint distendre ma peau à m´en tirer des larmes, je repoussais mon impuissance d´un hurlement aussi vain qu´il me donnait l´essor nécessaire à ma riposte. Je tenais mon arme presque aussi proche de moi que du hamster alors que je mettais tout mon poids à la lui ficher dans la face, lui sciant le museau en deux. Je n´éprouvais jamais de dégout à voir ces fentes rouges luisantes parsemer le corps de mes ennemis, sans non plus en tirer quelque plaisir ou satisfaction. Pourtant, il ´étais arrivé d´entendre des joueurs louer les plaies dont ils avaient pu orner le faciès de leurs trophées. Cette seule appellation de trophée me faisait me sentir à l´écart de quelques uns d´entre eux. Tous, heureusement ne tiraient pas leur orgueil de renvoyer dans le néant les êtres qui croisaient leur route. Il me semblait d´ailleurs que, des gens comme Âme Sel, n´étaient pas de ceux là. Malgré ce trait commun, je percevais qu´un gouffre me séparait encore de son appréhension du reste. Elle était vive, assurée. L´erreur ne semblait pas être un principe qui la perturbait. Je questionnais tout chez moi qui puisse me fournir une once d´indice mais je tournais en rond, autant de fois que mes pensées s´obscurcissaient. Dans le noir, je continuais de taper. Taper comme à une porte pour réclamer les raisons de mon errance parmi ces gens qui pourtant me ressemblent. Au final, tout ce que je pqrvenais à ébranler était cette créature qui, imperméable à mes doutes, disparaissait. Et je demeurais au milieu des plantations, écorche´par les secousses et les coups, hagard de ne trouver aucune oreille assez muette pour entendre mon cœur qui gronde.

Recap:

Ça bourdonnait à m´en faire  choquer les dents les unes contre les autres. Je fermais les yeux comme pour sonder l´état de mon corps. Mes mouvements avaient tout d une machines dont les rouages, chauffés à blanc, étaient incapables de s´arrêter. Je n´avais jamais estimé la notion de mesure et alors que j´étais enfant c´ont plus souvent étés les autres qui refrénaient mes ardeurs. Ici je n´avais pas encore eut l´occasion de´éprouver mes propres limites si ce n´est qu´en usant de ma pierre de rappel. Dans l´immédiateté qui eut suivi ma téléportation, j´avais eu une once de regret. Un petit rien amer. Sauf qu´à compter d´aujourd’hui, je ne devais plus composer le déroulement de ma vie comme exclusif à mes seuls désidératas. Kloug n´étais pas très loin et je voyais à ses prunelles mi closes que la ballade l´avait éprouvé plus que moi alors. Je lui fis signe de me suivre. Son pas trainant vint conforter ma pensée. Un drôle de sourire vint se ficher sur ma face. Un de ceux qui se veulent empathiques. Je sentais, toutefois, mes traits me faire mal à l´endroit où mes lèvres venaient mordre sur ma peau. Comme si cette parcelle là de mon visage était trop longtemps restée au repos. Ou même, qu´elle n´avait jamais véritablement connu l´éveil.

Là, je me rapprochais un peu plus de l´enceinte de la cité luxuriante, revenant ainsi un peu sur mes pas. Comme je l´espérais, d´autres monstres étaient venus remplacer ceux que j´avais écumé il y a peu, y comprit celui qui avait causé la mort de ce joueur sans nom. Je préférais me rapprocher un peu plus de la ville et d´en choisir un des premier qui eut gouté mon acier. C´était l´ultime fois où j´invitais une de ces créature à venir m´affronter, d´un lancer de pierre pour attirer son attention. la créature raclait la terre de ses griffes, furieuse que mon caillou soit venu remuer le buisson d´opium dont il se remplissait. J´avais le temps d´anticiper sa première offensive. J´en allais à me demander si, lorsque moi même il m´arrivait de charger une de ces bêtes ou un joueur en duel, il leur était si évident de lire la suite de mes actions. Sans doute que ce n´était là que la force de l´habitude. Je ne m´en inquiétait pas outre mesure. L´important pour moi... et voilà qu´íl s´emparait de ma cheville. je vacillais encore sans tomber mais me retrouvais à devoir lever et abaisser mon arme dans des gestes aussi rapides que désordonnés pour me libérer de son emprise: Une paire de coups suffit à m´en débarrasser.
Je prenais le temps de m´étirer les bras. Le soir s´était bien avancé déjà. Je n´avais plus qu´à laisser les lueurs d´Amyrabad carburer mes jambes pour y trouver un peu de repos.

Recap: