La première chose qu’elle avait faite en se connectant aux jeux, c’était un petit combat. Franchement, elle en avait chié. Mais foncer dans le tas à peine connectée, sans avoir fait de tutoriel ou n’avoir, ne serait ce qu’effleuré la notice, c’était l’un de ses petits plaisirs. Elle regrettait désormais. Un peu. De son affrontement contre une énorme et immonde sangsue, elle n’avait survécu alors que de justesse, et encore, en jonglant entre les armes et se soignant plus d’une fois. Mais périr ne lui aurait rien couté – juste un peu d’égo. Les enjeux avaient drastiquement changés…

Elle soupesait l’arme dans sa main. Les sensations qu’elle expérimentait l’émerveillaient encore… Si elle avait travaillé dans le jeux videos, peut être aurait elle travaillé sur ce genre de projet ? Conçu un monde. Pas étonnant que le fonda se prenne pour dieu, maintenant… Il avait fait du bon boulot. Il y avait de quoi en rire.
D’un geste fluide, elle tendit l’objet devant elle, ajusta la flèche, décocha. La pointe se ficha dans le mur, et quelques secondes plus tard, disparaissait pour réapparaitre dans son carquois… Un avantage de plus comparé au monde réel. Le geste était plus instinctif qu’il ne le devrait par on ne sait quelle magie (même si elle avait fait un peu de tir a l’arc petite, va savoir si ca compte.) Le coup était plus vif, plus puissant – autrement, elle n’aurait jamais fiché la lame dans un mur,  même de brique friable et érodée par le vent et les sables du désert. Et… Elle aurait perdu du temps à l’en sortir.

Entrainée, Âme sel s’enfonçait l’Arc à la main dans les champs d’opiums, réputés pour abriter des monstres. C’était risqué, bien sur, mais nécessaire – si elle aspirait à finir le jeu, il fallait jauger ses chances de réussite. Ironiquement, sa vraie vie ne lui manquait pas. Et dans le fond, peut être était-ce autre chose qu’une forme de claustrophobie qui la menait à agir ainsi.

Il n’y eu rien. Pendant longtemps. Fallait-il s’en réjouir ? Un peu déçue, la jeune femme entreprit l’ascension d’un arbre, qui lui parut la encore « déstabilisamment » simple. Il fallait dire que les branches étaient, comment dire, un peu mieux agencées qu’elles n’auraient du l’être. Il n’y avait d’ailleurs pas tellement d’arbres dans le secteur. Un point d’observation idéal en somme, qui n’était certainement pas placé là à la légère. Prévisible et aux aguets, elle entreprit son attente avec plus de zèle.

60 points de vie. C’est ce qu’on lui avait dit sur les bêtes qui rodaient des les parages. De vils grignoteurs de champs, dont les descriptions, bien que peu élogieuses, ne faisaient pas frémir pour autant. Son dos se arqua, alors, que tendant l’oreille et le cou, elle concentrait toute son attention sur une silhouette qui, faisait plier les plantations, semblait se mouvoir vers elle. Une masse, supposément poilue et dorée, laissait dépasser son dos des plans enjôleurs. Elle s’arrêtait régulièrement, semblant alors vibrer au niveau de ce qui devait être sa tête (à en croire le sens de sa marche). Il ne se doute pas encore de ma présence.

Âme sel ramena doucement son arc prêt de son corps, en direction de l’animal… Elle ne savait même pas ce que c’était exactement. S’il s’agissait bien de l’un de ces « grignotteurs » ? Mais en tout cas, il avait l’air seul – elle prit la peine de se le confirmer à deux fois avant de tenter quoi que ce soit. Un monstre seul, ca devrait bien être gérable, quand même. Et lentement, elle commenca a tendre la corde. Sa main était tremblante. Tout à l’heure et depuis son arrivée dans le jeux, elle ne s’en était guère fais la remarque – pas une fois. Était ce du à une défaillance du système qui les rendait plus habile, ou, encore une fois, l’une de leurs merveilles de réalismes ? Á vrai dire, pour le coup, il fallait plutôt attribuer ca un simple signal de stress de son cerveau.
Bien le moment. Plus que jamais, en fait. Et pourtant, il faudrait s’y faire, et vite.

La flèche partit.
« Hè … ? »

Un peu trop vite à son goût. A cette distance là, elle n’était même pas sure de la toucher, la bestiole ! Un sursaut, un … cri aigu très étouffé, perçant le lointain. Et à toute vitesse, un sillon fendant le champ dans la direction de son arbre. Le sang lui monta à la tête, Lenore se saisit prestement d’un maximum de flèche de son carquois, en faisait tomber quelques unes dans le vide, choir trois sur ses genoux. Lorsque la première flèche fusa, la bête avait au moins quadruplé de volume dans son champ de vision. Lorsque la seconde partit « -HAaaaAAAaaaaaaa - »
Un ÉNORME HAMSTER venait de percuter de plein fouet son arbre maigrelet, qui s’affaissa sous le choc, la faisant dégringoler. Elle essaya de se dégager, brandissant une flèche à la main, son arc dans l’autre, alors que le rongeur massif se penchait sur elle. Des goutes de bave humectèrent sa veste.

Le coup de griffe que le monstre lui desservit était inesquivable – la flèche brandit n’y fit rien, et se brisa sous le choc. Une odeur métallique, presque psychosomatique, emplis les narines de la jeune femme alors qu’elle sentait les lames acérées pénétrer la chair de son bras… couplées d’une douleur réelle.

Un… bouclier .. ! Un deuxième coup de griffe assaillit son épaule, alors que l’objet tant désiré – apparaissait au détriment de son arc. Un tête d’enterrement déchira le visage du bel avatar, qui, bouclier à la main certes, se sentit tout a coup encore plus bête et vulnérable. « Mais – C’EST NUL ! »
Un peu moins lorsque ca vous permet d’échapper à un coup de canine mortel. Terrée sous son bouclier, elle frappait nerveusement du doigt la zone de l’interface censée lui restituer son arme de prédilection. L’adorable bestiole fut surprise par la disparition de la lamelle de fer qu’il avait entreprit de grignoter avec passion – et Âme sel parvint à décocher une ultime flèche pour contempler, hagarde, son presque Assassin partir en fumée devant son nez.

Pv : 45/100

Âme'Sel

« ... »

Verdict:

Essoufflée, complètement décoiffée et encore sous le choc de cette bizarre expérience, Âme sel adossée à ce qui restait du tronc de son arbre regardait sa barre de vie. Qui, au bout de moins d’une minute, était revenue à son état premier. Ses blessures ayant disparues avec la restauration de ses pvs, la frayeur qu’elle avait ressenti d’abord s’envola complètement, remplacée, lentement mais surement, par une forme d’ivresse…
Trois flèches – c’est, finalement, tout ce que ca lui avait couté. Et même si elle s’y était très très mal prise… Elle avait fini par en sortir indemne. Enfin, presque. Mais le résultat était le même désormais, et un sourire irrépressible fini par étirer ses lèvres. Finalement, ca pouvait être vraiment marrant. Avant de faire face à son premier adversaire, elle n’en avait pas douté une seconde – sa conviction avait été vite ébranlée, mais n’était que plus forte désormais. Après avoir passé quelques dizaines de minutes à sélectionner, à tour de rôle, toutes les armes de son inventaire pour s’habituer à leur temps de chargement et leur apparition, la demoiselle conclut que l’expérience valait la peine d’être réitérée. Tout de suite.

Enfin, dans la mesure du possible en tout cas, et mieux que la fois précédente de préférence. Creusant à son tour un sillage entre les plans d’Opium, Âme sel laissa derrière elle la clairière de sa déchéance, ou elle avait été bien trop à découvert. A quelques centaines de mètres de là (au moins 8, mais bon) elle avait pu distinguer un bosquet séparant deux parcelles de champs dont certains arbres apparaissaient plus hauts, et certainement plus robustes que celui dont elle avait massacré la vie paisible d’un coup de Hamster géant. Malgré elle, bien sur.
Leurs troncs étaient couverts d’une écorce rebiquant par ci par là dont le contact était désagréable. Les plus gros troncs devaient faire 50cm de diamètre tout au plus, et tous étaient noueux et se gênaient les uns les autres. Amsel choisit le plus robuste et le plus haut du groupe, dont l’une des branches les plus épaisses s’avançait au dessus du champ et permettait une vue dégagée sur la butte. Se maintenant fermement à une branche cadette, l’arc à la main une fois de plus elle s’arnacha de patience.

Lorsqu’un nouveau rongeur trahit enfin sa présence, elle ne se précipita pas – mais tremblait moins, aussi. Cette fois ci, s’il devait y en avoir plusieurs, elle serait prête. Elle décocha. Il y eu un petit bruit qu’elle assimila à un bruissement d’herbe. Les petites oreilles rondes s’agitèrent, et la bête redressa légèrement la tête, une espèce de grosse pousse entre les pattes. Âme sel pesta pour elle, et amarra une nouvelle flèche, qu’elle décocha dans l’instant – maitrisée certes, mais un peu vite. Elle la vit se ficher dans l’épaule de la bête, qui lâcha sa pousse sur le coup, poussa un râle, se mit à fixer dans sa direction.
Sa commençait. Sa vue avait l’air mauvaise, mais il approchait avec entrain. Âme sel se serra contre le tronc sous couvert des quelques feuilles maigrelette qu’elle avait comme seul camouflage, se doutant que sa tenue blanche ne lui était pas d’une grande aide. – La preuve, il arrivait.
Ils étaient gros, en fait. Et enragés – sa troisième flèche se brisa sans se ficher dans la chair de la créature, qui comme la précédente avait foncé en trombe vers elle. Sentant qu’un scénario similaire au précédent semblait sur le point de se produire, et voyant la bête brandir ses glorieuses incisives, Amsel bondit jusqu’à une branche adjacente. Sa réception fut hasardeuse, elle parvint à stabiliser sa position de justesse d’un crochet du coude sur un groupe de petites branches. Reculant tant bien que mal, elle – dégringola.
Pour se retrouver, le bassin endoloris, toujours l’arc et la flèche à la main, presque allongée dans l’herbe luxuriante qui avait profité de l’ombre du bosquet. L’animal, les yeux grands et ahuris, agitait frénétiquement sa truffe. Mal voyant mais compensant certainement par l’ouïe et l’odorat, se dit elle – et sa nouvelle cible fut vite choisie. L’épine se planta dans les narines. La seconde dans le ventre, vaste et généreux de la bête qui couinait à la mort – un instant seulement, et sa complainte disparut avec lui.

Flanquée d’un large sourire, les yeux rieurs, Amsel se laissa choir en arrière. Même pas mal ! Et elle commençait à l’aimer, son arc. Bon en fait si, elle avait même assez mal partout du fait de sa chute, mais ce n’est pas ça qui ternirait sa joie de l’instant.
Finalement, ça ne s’était pas si mal passé, cette première expérience.

Verdict:

Mais il était un peu tôt pour se réjouir, et Lénore en avait tout à fait conscience. Abattre un des monstres les plus faibles de la map de départ, ca n’avait rien d’un exploit – son enthousiasme était ailleurs : c’était un début. Et ce qui était certain, c’est qu’elle ne s’arrêterait pas de si tôt.

Amsel allait se redresser lorsqu’elle vit soudain surgir ta bouille des herbes : parfaitement assorties à celles-ci, soit dit en passant. La joueuse haussa un sourcil, soutenant ton regard, sans savoir trop quoi penser de cette apparition étrange. Et un brin déplaisante. Elle allait se redresser, en apparence calmement, pour rétorquer dans un allemand tout aussi fluide lorsque tu t’assis sur son ventre. Coupée dans son élan, et d’autant plus interloquée, elle ne put réagir immédiatement.
L’envie cependant de te flanquer une bonne paire de baffes grandit.

« Excuse-moi de jouer avec mon corps plutôt qu’une manette pour la première fois. »

Son ton était froid, cassant. Et même si elle avait du mal avec les enfants, elle n’en restait pas moins, la majeure partie du temps, d’un self contrôle à toute épreuve – d’ailleurs elle n’avait aucunement l’impression de faire face a un enfant. Trop vert, trop petit, trop de grands yeux bleus et de petits froufrous. Endossant elle-même un leurre, elle avait plutôt le pressentiment de faire face à un vieux pervers louche. Ouais, un de ces vieux asiatiques dégueulasses en chien sur des petites filles prépubaires, voilà ce que tu devais être. Mais cette réflexion sur ton identité, elle allait se la garder pour elle pour l’instant. Se redressant sans hésitation, la jeune femme jaugea à son tour ta silhouette fluette, proprette et suspecte.

C’est vrai, à bien y réfléchir, elle n’était pas réellement fière de sa première expérience. Mais endosser son personnage, devoir se mettre à courir, a bondir, à grimper avec des jambes et ses muscles plutôt qu’appuyer sur des boutons, ca faisait quand même pour elle une nette différence même si le jeu améliorait ses performances. Quand à sa stratégie – disons qu’elle la mettait également sur le compte dans son manque d’expérience dans ce contexte de réalité augmentée.
Tu avais beau être sans doute un pédophile travestit, ton attitude semblait en tout cas témoigner d’une certaine expérience de ce type de jeu. Après, avoir l’habitude d’endosser un corps de fillette, et se battre avec, c’était quand même une autre affaire - et tu ne pouvais tout aussi bien n’être qu’une grande gueule. Mais c’était un fait, Lenore n’avait aucune expérience de ce type de jeux. Et compte tenue de la situation actuelle (coincée !) et des dangers qu’elle représentait, toute expérience, en termes d’apprentissage, était bonne à prendre. « Mais j’ai pas l’intention de rester les bras croisés pour autant. Et toi, par contre, tu as l’air de t’y connaitre. »

Quand au manuel, sérieux, elle y jetterait bien un œil. Âme Sel, l’arc toujours à la main commença a en tendre la corde, soutenant toujours ton regard belliqueux. Mais c’est comme si tu l’avais le manuel, toi, si ? Si ca se trouve, ils y avaient accès en dématérialisé. Personne ne le lisait jamais, mais ou y trouvait souvent des astuces de game play exclusives aux jeux indiquées nulle part ailleurs – elle en avait fait l’expérience à deux reprises, et finalement, cela pouvait s’avérer vraiment utile. Elle se jura de chercher, mais ne prit évidemment pas la peine de répondre ouvertement à ta remarque. Plutôt mourir.

L’oiseau allait fondre sur ta petite tête verte d’un moment à l’autre, maintenant. Comme quoi, le camouflage était insuffisant, quand on couine comme un cochon d’inde. (De quoi mettre les Hamster géants en chaleur.)

Si ca n’avait été qu’un oiseau –on les appelait Tourmenteur, dans la région- à deux, Amsel ne se serait à vrai dire pas trop fait de soucis. Mais désormais que deux épais et puissants rongeurs, les lèvres écumeuses, toutes incisives dehors et les yeux grands exorbités fondaient sur eux attirés par la cohue, c’était une autre affaire. Dans la vraie vie, ces bêtes auraient fuit. Mais non, ils étaient dans un jeu. Le principe, dans les jeux, c’est que même le papillon rose et le lapin blanc en vous voyant ont les iris qui se teintent de pourpre et attaquent. Et dans le cas présent, et bien, c’était les hamsters géants shootés à l’opium – de ces trois adorable créature, aucune n’était pas potentiellement mortelle.
La jeune femme tendait déjà la corde de son arc en visant l’oiseau lors-qu’intervint une silhouette familière. Cheveux flamboyants, la silhouette chétive et efflanquée, le teint cireux – il n’y avait aucun doute sur la personne. Un sourire étira ses lèvres, et elle dévia d’objectif pour décocher sa flèche vers le rongeur qui arrivait le premier.

A trois, ça n’était plus du tout la même chose ! Et ni une ni deux, l’autre fonçait déjà dans le tas. Sans doute la gamine était elle, pour l’heure, scotchée par cette effusion de violence et de bêtise doublée d’un sérieux manque de stratégie. Mais dans leur situation actuelle –encerclés par trois grosses bêtes-, il n’y avait sans doute pas de méthode miracle. Et dans un grand bruit sourd, le premier des deux rongeurs s’effondrait sous les coups dont il avait été harassé au cour des dernières secondes. Il fallait bien avouer que l’épée de maigrichon, elle avait l’air terriblement efficace.

Profitant du chahut, Amsel recula vivement, restant proche du curieux petit personnage qui avait mis ses nerfs à rude épreuve quelques instants au par avant. Finalement, confronté à un danger réel, les mentalités évoluaient vite. Et elle fut même ravie de découvrir ce qu’elle tenait à la main : une baguette. Pas l’apanage du gros geek de base, mais pas moins un atout de taille. Qui dans ce type de situation était plus que bienvenu.
Le tourmenteur fondait à nouveau du ciel pour viser la petite tête verte. Inutile d’y réfléchir à deux fois – une nouvelle flèche partit, répondant au moto « le healer, on le protège. » Mais encore fallait il être capable de tenir tout les fronts, et Amsel ne l’était pas tout à fait. Faisant confiance à Facteur Cheval pour gérer la bête restante, elle se concentra sur l’oiseau qui, bien trop prêt, représentait une menace. L’incision des serres du rapace fut cruelle et douloureuse, et son agitation ne facilita pas sa mise à mort. Peinant, elle put mettre la réussite de son tir sur le compte de la chance et du bout presque portant. La technique était maladroite, mais le résultat fut le même – ou presque.

L’énorme Hamster restant surgissait auprès de la paire de filles, plus écumant que jamais. [/size])

Verdict:

Compte-rendu:

Contre toute attente (quoi que ? ) le heal n'éveilla en Amsel aucune sensation. Un léger picotement tout au plus s'alliait à l'information purement visuelle qui lui était envoyée : des paillettes de lumière bleutée voltigeant autour de son corps. Le Hamster l’avait surprise, et elle avait aussitôt eu le réflexe d’ouvrir l’inventaire pour s'en protéger, alarmée par la situation malgré la présence de la healeuse.
Facteur cheval vint la secourir une fois de plus, mettant fin au harcèlement du rongeur. Tant mieux, parce que gênée par le corps à corps, elle aurait peiné plus que voulu avec son arc. La bête éclatait en polygones lumineux, et la jeune femme se redressait avec une fermeté empreinte de calme. À trois, il fallait admettre qu'ils étaient forts - bien qu'encore maladroits. En tout cas, elle ne rangerait plus ses armes en ces terres, se promit elle - C’était la moindre des précautions.

Le bouclier désormais à la main, elle se sentait toujours aussi fraiche qu’au début de la journée. Sa barre de vie, quoi que crument entamée, ne semblait pas directement connecté à sa condition physique : et les informations de douleur qu’elle recevait ne trainaient pas. Peut être parce qu’elle-même n’y croyait pas ? Ou parce que le jeu était ainsi fait. Après tout, leurs adversaires n’étaient que des entités mineures du jeu… Il était probable que les boss se montrent plus douloureux. Va savoir.

Un souffle long mais discret s’échappa de ses lèvres. En fait, c’était même… plutôt amusant. En même temps, il ne fallait pas perdre de vue qu’ils jouaient à un jeu ; l’interface était faite pour être ludique. Et elle l’était, quoi qu’au combien dangereuse désormais.


Souriante, elle rendit son geste de la main à Facteur Cheval et son petit compagnon, qu’elle reconnaissait sans mal. Il était aussi sobre et muet que la dernière fois : parfaitement. Leur coopération précédente avait fini sur ce même type d’adieu simple et un peu maladroit… Sans être antipathique. En fait, elle l’aimait même bien.

« Il s’appelle Facteur Cheval. » Déclara-t-elle simplement alors qu’il s’éloignait, à l’intention de la petit healeuse. Ni elle ni lui n’avaient eu à ouvrir leur menu, évitant ainsi l’affichage de leurs pseudonymes. Seules les barres de vie apparaissaient. Elle la gratifiait donc de cette sommaire information. Son regard se tourna vers la ville dans leur dos.
« Je vais rentrer pour le moment. » Il se faisait tard, et la lumière du jeu déclinait pour l’indiquer, nimbant le paysage de tons plus chaud. « Tu voudrais boire un verre ? » Pas comme si c’était vraiment une gamine. Puis, tu avais beau l’avoir agacée et irritée, tu l’intriguais. D’autant, qu’au moins, en ville… Elle pourrait te filer une paire de gifle sans que tu puisses rétorquer à coup d’épée. Ouais, plutôt sympa comme programme.

Verdict: