[ Rejoins moi au port, près du bureau des Quêtes. On a du boulot ! ]

Envoyé à 18 :02. Evénement le : Demain à 16h.

Un message concis et clair, qui pourrait paraitre déplacé. Les deux « demoiselles » ne se connaissaient que peu, et avaient en tout et pour tout en commun deux Hamsters, un Tourmenteur, et un peu trop d’Alcool. Mais l’alliance entre disons, les camarades était scellée, et Âme Sel avait désormais accepté une mission qu’elle n’effectuerait pas seule. Pour de l’encadrement, la petite Healeuse lui semblait toute désignée – Facteur Cheval ayant déjà manœuvré a ses cotés.

Âme Sel avait accepté au bureau des quête une mission de rang supérieur, parmi les plus difficiles pour l’heure, selon les barèmes du jeu. Renaissance était encore jeune, et les tâches ingrates foisonnaient – tout le monde passait par là. Et en ayant déjà effectué une poignée, elle considérait avoir eu son compte et être en mesure de passer aux choses sérieuses. Dans le cas de figure présent, les choses sérieuses prenaient la forme d’une escorte. Celle d’une jeune femme vers une des autres grandes zones du jeu.

Amyrabad commençait à l’ennuyer : il y faisait chaud, tant par ses couleurs que sa température. Elle avait combattu plus de rongeurs géants que de raison, et à son sens largement fait le tour du propriétaire. Les tourmenteurs éveillaient en elle des souvenirs douloureux, et les pygmées étaient trop laids pour mériter sa considération. En plus, elle estimait avoir déjà rencontré le spécimen le plus intéressant des environs : plus rien ne la retenait donc, ou en tout cas, pas grand-chose.
Bien sur, il lui restait encore des choses à faire. Elle avait beaucoup réfléchi, s’était renseignée sur le jeu, avait monté des stratégies. Une commande importante était sur le feu en ce moment même et les accompagnerait dans leur voyage, elle et Apfel. Mais d’abord, elle allait te présenter la tâche. Deux jours de battements laisseraient ensuite le temps nécessaire aux préparations.


Tu dodelinais la, regardant distraitement le panneau d’affichage ou étaient référencés une bonne part des quêtes à disponibilité des joueurs – et souvent, les plus intéressante. Une queue, longue et statique se déroulait à ta droite. Amsel arriva comme une fleur, posant l’une de ses grandes mains fines sur le sommet de ton crâne pour t’ébouriffer les cheveux. Hey, on a quinze ans ou on ne les as pas, hein. Elle te sourit, et se penchât au dessus de ta grosse tête verte.

« Coucou, Pomme. Je suis contente de te voir à l’heure.  » Elle avait joint la date et l’heure précise au pied de sa note dans la ligne prévue à cet effet – et elle était évidement ponctuelle à la seconde près, afin de s’épargner tes éternels discours. D’un geste décidé, elle désigna sans plus de cérémonie le grand rectangle cerné de rouge qui trônait au sommet du panneau, avec un post it en lettres grasses indiquant en Cambria taille… au moins 50 « PRISE EN CHARGE ».
Elle affichait le joli (très, joli) minois d’une jeune fille pâle, et une coquette récompense – ainsi qu’un gros pavé de précisions. « Ça, c’est la notre. » Et ouvrant son menu (sans pour autant te révéler quoi que ce soit de ses nouvelles statistiques et skills), elle affichait la demande de coopération tout en continuant.  « Je t’ai déjà déclarée comme ma partenaire. Comme tu as pu le constater, c’est une escorte. Je l’ai rencontré – c’est un PNJ, mais elle est chouette. Ravissante, polie, calme, mais avec du caractère. Sa famille est méga friqué, et il est crucial que nous la ramenions saine et sauve chez elle – à Javikhölm. »

Autrement dit, dans le pays le plus froid de Renaissance. Amsel ne le montrait pas, mais intérieurement, elle frémissait d’impatience : fini le jaune, les hamsters et la transpiration ! S’il y avait bien un endroit qui l’attirait dans ce jeu (les terres inexplorées mis à part) c’était la zone des montagnes enneigées du nord. Et elle n’allait certainement pas se priver d’une si belle occasion de s’y rendre – d’autant que la perspective de prendre le large arrivait à point nommé. Elle avait même la cargaison de peau de bêtes pour. Quant à ton avis sur la question ? Raf. Tu étais healeuse (et donc un atout précieux) et ce jeux n’était que très moyennement gérable en solo, en plus de promettre des bonus aux coops. De plus, l’Archère avait désormais accumulé suffisamment d’expérience du jeu pour savoir que le multi joueur n’était pas seulement une possibilité, mais une nécessité. Pour cette quête de rang argent, un coéquipier représentait donc un avantage certain.

« Bien sur, il est hors de question que tu nous la mettes à dos – notre départ est prévu dans deux jours.  » Tu ne la rencontreras qu’à ce moment là, c’était ce dont elle avait convenu avec Alwine.

Âme Sel pencha la tête sur le côté, parut incrédule, les yeux légèrement levés, la bouche légèrement
ouverte. « Eeeeeeeet bien... » » - bien sur, elle avait des raisons. Bien sur, elle aurait pu lui écrire. Mais certains comportements étaient à mettre sur le simple compte de la spontanéité, en fait. « Disons qu'il me paraissait de convenance de convenir de ce genre de choses, en personne. » Bien sur, elle avait aussi estimée que les choses seraient ainsi plus directes, et donc plus rapidement réglées. Elle avait re-penché les yeux sur toi, affichant désormais un sourire et te tendant la main. Autant fluidement faire évoluer la conversation...

 « Mais si tu n'as aucune question et que ça te va, c'est parfait.  » » Le marché était ainsi conclut, et sans trop de difficultés.  Il fallait dire qu'elle avait prit la peine de faire les choses bien.

Et maintenant ? Elles n'allaient pas boire un verre - de toute façon, il était trop tôt. Et soulagée d'avoir passé ce premier pas, Âme Sel ne se sentait pas le courage de lui payer une crêpe ou un autre truc de ce genre. De toute façon, elle avait toujours de légers doutes sur la "joueuse" ... et elles passeraient bien assez de temps ensemble dans deux jours.

... Et fuir. Joignant tranquillement les mains, elle s'éloignait donc –« A dans deux jours, du coup  ! » Elle faisait encore preuve d'un certain manque de savoir vivre, mais disons qu'elle ponctuait ce rapport -certes sympathique- de petites vengeances. Ce n’était certainement pas la meilleure des stratégies – tout faire pour instaurer un rapport amical aurait été plus propice aux intérêts de tout le monde. Mais eh, si c’est chiant ca n’en vaux pas la peine, non ? « Et vu que c'est une quête argent, nous aurons sans doute à nous battre : je compte sur toi pour être prête. » Ajoutait-elle sur le ton de la confidence, un fin sourire aux lèvres, avant de s’éclipser avec élégance. (Relative et esthétique, disons.)

Elle avait pour sa part, un petit quelque chose qui lui reviendrait bientôt... et qui leur serait sans aucun doute d'une aide précieuse.


Tu recevais le surlendemain au soir une nouvelle note, indiquant 10h30 et l'adresse d'une des plus fastes résidences d'Amyrabad.


La maison étant grande, de briques rouges, se détachant par sa haute carrure et sa teinte sombre du ciel du désert. Les rayons du soleil tapaient fort – comme tous les jours à Amyrabad, et l’abri de la pierre serait le bienvenu. Âme Sel était déjà a l’intérieur, dans une vaste pièce ou Alwine lui faisait face confortablement enfoncée dans un fauteuil au teintes ambrées. Elles avaient parlé un peu du voyage, et attendaient désormais ta venue imminente en sirotant du thé au miel. L’un des employés de la demeure aurait vite fait de t’annoncer.

« Il me tarde de rencontrer votre coéquipière, Mademoiselle Âme Sel. » Disait-elle de sa voix douce, enchainant sur une gorgée de thé délicate. Sa robe grise faisait d’elle une petite perle d’élégance perdue au milieu de trop de faste. Des PNJs haut gradés du jeu avaient quittés les lieux peu de temps avant, satisfait de l’alliance qu’ils venaient de conclure. Debout, la joueuse lui souriait, tenant sa propre tasse.

Son allure avait changé, et lui donnait plus de crédit : une longue cape de poils ambrés recouvrait désormais ses épaules et dévalait le long de son dos, maintenue par de petites billes translucides. Celles-ci, conçues par quelque magie à partir d’yeux de monstres recouvraient également ses articulations, dissimulés sous la fourrure. Cet équipement, de niveau trois, lui valait dans la rue désormais plus d’une œillade. Le reste de sa tenue, de cuir et de tissus plissé, renforcée par endroits de fines plaques de métal, rendant bien sur justice à sa silhouette avantageuse.  « Je ne sais pas si vous vous entendrez, mais vous pourrez compter sur elle pour nous couvrir. Et surtout, une fois que vous l’aurez rencontrée, vous ne l’oublierez pas de si tôt. »
Elle abordait depuis qu’elle l’avait un sourire plus large que d’ordinaire et une confiance en elle renouvelée.

Alwine était vraiment agréable. Amsel se méfiait toujours un peu de « l’insupportabilité » d’Apfel, mais se faisait désormais beaucoup moins de soucis. La jeune noble ne lui semblait ni trop excessive, ni trop irascible. Le voyage pourrait donc, potentiellement, être simplement léger et rieur.

La porte donnant sur le grand salon s’ouvrant, Ame Sel tournait les yeux vers toi, vive et petite au coté du domestique t’introduisant auprès de la Dame du jour.  

Âme sel émit un léger rire à l'arrivée de la petite tornade verte. La situation était cocasse, mais peu surprenante – et si elle avait le mérite d'également amuser Alwine, tant mieux. La joueuse surprit un rire discret de l'héritière. Un petit secret qui resterait bien gardé en somme, mais qui satisfaisait l'archère. Seul les domestiques en garderaient un souvenir douloureux...

Quoi que, elle aussi peut être : le tournesol dégageait une odeur très forte, et avait le malheur d'être suffisamment généreux et touffu pour lui obstruer le visage à chaque petit mouvement de la gamine – évidemment, elle croyait bon de dodeliner de la tête toute les trois secondes, sinon, ça n'eut pas été assez efficace. Amsel éternua et plaqua une main sur la grosse fleur pour dégager un peu son visage.
Sur, elle ne payait pas de mine – et profitait, comme toujours un poil trop de sa présumée innocence. Récemment, les doutes d'Amsel sur sa véritable identité se faisaient plus hésitants. Mais dans ces moments là, elle finissait toujours par trouver son comportement un peu trop surjoué et disons, plaisant. Pour elle. Malgré ces réflexions, la jeune femme cédait à l'impulsion de lui frotter les cheveux.

« Nous avons prévu de partir à 11h – nous avons donc Elle jetait un coup d'oeil sur son menu un léger retard. A cette heure ci toute la ville et réveillée, l'agitation du marché s'éteint, et on profite du ramollissement général qui touche la tout le monde aux environs des heures les plus chaudes. C'est calme. Un convoi nous attends a la sortie de la ville et nous permettras de traverser le désert avec un toit. »

La caravane traversant les désert était connue pour être le moyen le plus commode de le traverser. Même dans un jeu vidéo, le voyage à pied était long, rude et sec. Et les items d'eau et de nourriture y voyaient leurs barres de vie y dégringoler à des vitesses fulgurantes. Pour l'occasion, la famille de la dame avait évidemment réservé le véhicule pour qu'il soient les seuls a bord. Mais l'itinéraire, fixe, ne leur permettait pas de dépasser les limites du royaume. Il leur faudrait donc quelques jours de trajet pour rejoindre celles du Jardom.

« Arrivées au frontières de Tel Alaneim, nous devrons nous débrouiller pour atteindre Vinland. Mais la partie  périlleuse de notre voyage ne surviendras qu'à la traversée des Sjorn qui séparent les plaines de Javikhölm. »

Âme sel ne doutait pas des connaissances d'Apfel a leur sujet – il suffisait de se renseigner un peu pour connaître les cinq zones « hostiles » des Terres perdues : les Sjorn étaient l'une d'entre elles. Si elle ne rencontraient pas d'émissaires ou d'assassin en route, leur obstacle principal serait les monstres de la zone.


L'homme grand, bedonnant, au nez pointu et long menton qui avait persiflé sur Apfel un peu plus tôt apparu à nouveau dans l'embrasure de la porte, annonçant. « Mesdemoiselles, vos affaires sont prêtes. » Manière polie de leur rappeler qu'elles étaient déjà en retard sur leur planning. Leurs affaires étaient prêtes depuis des heures, et Âme Sel comme Apfel avaient pu passer devant dans l'entrée.

L'archère prit la fillette par la taille et la souleva pour la poser au sol et se relever darre darre. Son gabarit exigeait ce genre de traitements. Et il leur restait moins d'une heure pour atteindre la caravane, soit tout juste assez de temps pour empoigner les affaires de dame Alwine et traverser la ville à toute allure.