Cela faisait déjà plus d’une semaine que tout avait commencé. Bon Dieu mais qu’est-ce qui pouvait avoir conduit le maître du jeu à une telle folie ? Higuchi avait travaillé sur l’enquête concernant le jeu SAO originel. Comment cela était possible ? Bon sang mais les développeurs n’avaient rien apprit du passé ou quoi ?!? Ce n’était pas normal. Le policier n’avait rien à faire enfermé ici. Il était un adulte avec des responsabilités dans la vraie vie. Qui allait résoudre l’enquête sur laquelle il travaillait en ce moment même ? Comment allait se débrouiller sa femme ? Son fils se trouvait-il lui aussi prisonnier de ce jeu mortel ? Trop de questions ce bousculaient dans la tête du quadragénaire. Avant de se décider concernant son futur dans le jeu, il voulait mettre les choses au point. Arriver à la paix intérieure.


Tout cela n’était pas digne de lui. Dans la vie il avait l’habitude de risquer sa vie. Plusieurs fois dans le passé il s’était retrouvé à l’hôpital après d’être fait tiré dessus ou avoir eu un accident de voiture pendant une course-poursuite. La mort lui faisait peur comme à tout le monde, mais il avait apprit à la dompter. Higuchi était de ces hommes qui sait se servir de la peur de mourir comme d’un moteur, non un handicap. Seulement voilà, les choses étaient bien différentes dans ce monde de malheurs. L’homme n’était pas un geek comme les jeunes de l’âge de son fils. C’était seulement son second jeu, il n’y connaissait pas forcément grand chose. Ses talents de la vraie vie l’aideraient-il à s’en sortir ? Pour dire vrai il n’en savait rien.


Perdu dans ce monde dont-il ignorait encore presque tout, les pas d’Higuchi le menèrent au sein d’Amyrabad. Il fut de suite subjugué par la beauté de l’endroit. Bien que coincé dans ce jeu, il ne pouvait pas s’empêcher d’être admiratif du travail fait par les développeurs. Si seulement il ne risquait pas de mourir pour un oui ou pour un non, tout serait parfait... Pour le moment, au sein de sa faction, il n’avait pas trouvé son fils. Peut-être aurait-il plus de chance ? Ou peut-être que cette quête était vaine et qu’il n’était pas là. Au fond de lui il espérait sincèrement chercher pour rien. Fatigué de son voyage, Akuma se rendit dans l’une des auberges de la ville. Il n’était pas le seul joueur aux alentours à fouler les rues. Le quadragénaire choisit un établissement au nom qui le fit rire: La Chèvre Unijambiste. Sous son masque, il laissa échapper un rire très audible en lisant la pancarte. Une fois entré, il se rua vers le bar. Une fois sa bière commandée, il retira son masque pour commencer à boire. Ici et là il apercevait quelques regards dans sa direction. Même si tout le monde était encore au stade de la découverte du jeu, il fallait bien avouer qu’Akuma ne passait pas inaperçu. Foutu skin... Qu’est-ce qui lui était passé parla tête pour faire une horreur pareil ? Perdu dans ses pensées, le policier aurait été incapable de dire si quelqu’un s’était joint à lui ou non. Qui sait ?

- Comment y'a des gens qui ont pas de gouuuuut.

C'est dit comme ça, en pleine rue, alors que des gens - des vrais, les faux ne sont pas programmés pour ça - se retournaient sur mon passage, l'air morose, déprimé, des traces de larmes sur le visage ou un néant tout à fait adapté à la circonstance. Après tout, y'a une semaine, le MJ nous a dit qu'on était bloqués ici, et qu'on pouvait même mourir pour de vrai. Comme pas mal de gens qu'on a essayé de déconnecter. Ou pas mal d'autres qui ont sauté du vide. C'était impressionnant, je vous le dis. N'empêche que ça a jeté un gros froid, mais moi je me sentais un peu au chaud. Ca doit être le soleil, qui brille et réchauffe comme dans le vrai monde.

C'est peut-être aussi parce que j'ai pas perdu d'amis. J'ai pas d'amis, de toutes façons.

Sur ce, je décidais de continuer mes explorations. J'avais choisi Amyrabad, parce que j'avais pas eu l'occasion de visiter le coin quand j'avais participé à la béta. C'était un chouette coin, Amyrabad. Très cozy comme colonie. Même les PNJ avaient l'air heureux ! Bon, ils sont programmés pour avoir l'air heureux, mais c'était 'achement bien fait ...

Bref, je commençais à avoir soif. Ca aussi, c'était bien foutu. Genre, t'es dans un jeu-vidéo, et pourtant tu ressens quand même la faim, la soif, c'genre de trucs que t'es censé ressentir que dans la vraie vie. Nan, vraiment, c'était bien foutu. Je rentre dans le premier établissement qui semble proposer de quoi boire, et ça tombe sur la Chèvre Unijambiste. Pour ça, par contre, j'dis pas bravo aux développeurs, c'est un nom à chier.

Et sur place ? Des PNJ qui font leur vie, et des joueurs qui font la leur. A savoir oublier leur chagrin dans la binouze. Nan, mais, sérieux. Ils sont en train de vivre un truc exceptionnel là, et ils font chier ? Baaah, vraiment, aucune considération envers les gens normaux. Je me dirige vers le comptoir de ma démarche aérienne, avant d'observer un personnage vraiment, mais vraiment moche. Typé asiatique en plus. A Amyrabad. Vraiment, les concepteurs font parfois de la merde.

- Ce PNJ est vraiment mal foutu.

Voilà que j'exprime mon avis à haute voix, alors que je commence à faire la transaction avec le barman. Histoire de, bah, boire une bière. Y'en a plein, un peu comme dans la vraie vie. J'choisis la moins chère, après tout j'suis pauvre quoi. Et là, voilà que je me sens obligée de demander à haute voix, une fois la choppe matérialisée entre mes mains.

- Vous pensez que la bière a le même goût ici que dans la vraie vie ?

Pas de réponse, bonne réponse ? Je plonge mes lèvres dans la boisson. Et le constat s'impose.

- Elle a le même goût ! Elle a le même gouuuuuut !

Je riais aux éclats, avant d'être interrompue par une voix glaireuse.

- On s'en branle.

Je tourne le visage, cherchant l'origine de cette voix. Mais j'arrive pas à la trouver.

- Tous des pédés.

Cette conclusion était la seule à laquelle on pouvait arriver, nan ? Nan ?

Plongé dans son verre et ses pensées, Higuchi ne remarqua pas de suite la jeune femme qui venait de s’assoir au bar à ses côtés. Cependant, il fut très vite compliqué d’ignorer sa présence, il faut dire qu’elle parlait vraiment très fort. Sans dire un mot, le policier se mit à la fixer du coin de l’oeil. Elle avait l’air bizarre. À première vue, il ne s’agissait pas d’un pnj. La question pouvait se poser. Tout le monde ici était soit triste soit silencieux. Tout le monde était encore sous le choc, mais pas elle. Non, elle semblait même euphorique. Pouvait-il s’agir d’un pnj malgré tout ? Finalement non, son interrogation concernant le goût de la bière ne laissait aucune doute. Il s’agissait bien d’une véritable humaine faite de chair et de sang dans la vraie vie. Alors pourquoi ? Pourquoi semblait-elle heureuse ? Était-elle sous le choc ? Dans sa carrière, Higuchi avait déjà vu des victimes euphoriques, cela arrivait parfois. Le cerveau est un organe compliqué et ses réactions sont parfois imprévisibles...


Akuma resta silencieux face à la question de la jeune femme, comme tout le monde ici présent. Toujours discrètement, il ne cessait de l’observer. À peine eut-elle trempée ses lèvres dans le breuvage qu’elle se mit à rire bruyamment, affirmant que la bière avait bien le même goût qu’en vrai. Les yeux écarquillés, le quadragénaire cessa de la regarder. Seigneur... Cette pauvre jeune fille était vraiment en état de choc. Certes, la bière avait le même goût, c’était un véritable exploit, mais tout cela semblait hors de propos. Tous les joueurs allaient risquer leur vie. Comment pouvait-on se satisfaire d’une pareille chose ? C’est alors qu’un des membres de l’assemblée exprima son mécontentement de la plus délicate des façons. Higuchi ne pouvait pas encourager l’emploi d’un tel vocabulaire, mais il fallait bien reconnaitre qu’elle le cherchait.


N’ayant pas trouvé qui avait tenté de la remettre à sa place, la demoiselle se permit de lancer une petite pique que tout le monde serait en mesure de prendre pour soi. Si elle continuait à agir ainsi, nul doute qu’elle aurait des problèmes. C’était un peu comme lors d’une manifestation. Tout le monde était tendu, prêt à exploser tant la pression était immense. La moindre étincelle serait en mesure de mettre le feu aux poudres et de produire une gigantesque explosion. Calmer le jeu semblait être la meilleure option que le policier pouvait prendre. Après tout son travail était d’assurer la sécurité des gens, alors pourquoi ne pas continuer ici ? Qui plus est, cela allait lui faire du bien à lui aussi. Ilf allait bien avouer que tout n’était pas rose... En se retournant légèrement vers la jeune femme, il envoya sa chope contre la sienne pour trinquer. Un léger sourire aux lèvres il la regarda droit dans les yeux.


« Kampaï. Tu as raison, la bière est délicieuse. Enchanté de faire ta connaissance, je suis Akuma, et toi ? »

Même si c'était la seule conclusion logique et raisonnable à laquelle on aurait pu arriver, mon affirmation qui avait tonné dans l'espace restreint, quelque chose me disait que ça n'avait pas été apprécié. J'sais pas. Peut-être que ça venait des regards noirs qu'on me balançait. Des armes qu'on sortait et qu'on foutait sur la table.

A moins que ce soit juste mon imagination. Voui, ça devait être juste mon imagination, ils ne pouvaient pas m'en vouloir ! C'était juste une petite pique coquine, puis les gens pas concernés ne se sentiront pas, concernés justement ! Donc si ils m'en veulent, c'est que j'ai un peu percé leur secret inavouable que j'avais avoué en plein public. Ce qui était un gros manque de tact de ma part si c'est le cas, mais que voulez-vous ...

J'suis pas là pour plaire à tout le monde quoi !

Et là. Là. Le PNJ tout moche qui aurait dû être à Manchukuo, il trinque avec moi.

Je me tourne vers lui, les yeux grands ouverts. Et il parle. IL PARLE ! Genre ils ont réussi à coder ça, c'est vraiment des fous ! J'imagine pas le temps qu'il leur a fallu ... Brrr.

- Whah, les programmeurs sont trop forts quoi !

Puis après coup, je me dis qu'il faudrait que j'adopte un comportement un peu plus RP. Je veux dire, autant rendre honneur au boulot de cette magnifique équipe technique ! Equipe technique qui souhaite un peu notre mort à tous là tout de suite, mais ça reste un détail !

- Da, je suis enchantée de faire votre connaissance, noble, heu, guerrier !

Un sourire s'était dessiné sur mes lèvres, alors que je décidais de me présenter à mon tour, en faisant de grands gestes des bras !

- Je suis Sonialya, je viens de la Grande Vinland ! J'ai traversé monts et marrées pour participer à la colonisation des Terres Perdues ! Mais ma grande passion, c'est la poterie.

Je hochais la tête à plusieurs reprises, un immense sourire aux lèvres.

Aaah, qu'est-ce que j'adore le rôle-play, activité ludique et permettant d'user de mes compétences en réflexion et en mise en scène !

Le sourire du policier japonais se mua rapidement en une moue déconfite à mesure que la jeune femme réagissait à ses propos. Elle était encore plus euphorique qu’auparavant. Comme si elle venait de voir quelque chose d’absolument extraordinaire, les yeux de la joueuse d’illuminèrent. Bon sang mais quel était son problème ? Accompagnant ses mots de grands gestes, on aurait dit qu’elle parlait avec un bébé. Ou non, peut-être plutôt un indigène dont on ne sait rien et qui ne parle pas la même langue. C’était tout à fait cela. Le prenait-elle pour un idiot ? Ou bien... Oh non ça y’est il venait de comprendre. Elle pensait qu’il était un pnj. La grande Vinland... Elle le prenait bien pour une I.A. Comment un simple codage saurait connaitre l'existence de ce mot viking dans le monde réel. Ce territoire exploré par le grand Ericson. Elle devait vraiment être dans un sale état pour ne pas différencier un joueur d’un pnj. Ce n’était pourtant pas bien compliqué, il suffisait de regarder le curseur vert au dessus de sa tête...


« Sonialya-san, j’ignore si l’alcool a les mêmes propriétés ici que dans le monde réel, mais si c’est le cas je te conseille de t’abstenir... »


En cessant de regarder la jeune femme, Akuma avala la majeure partie de la bière contenue dans sa chope. Pour le moment, il ne ressentait pas vraiment les effets de l’alcool, peut-être cela allait-il venir ? Peut-être pas... Comment savoir ce que les développeurs autorisaient à part mourir ? Se servant des derniers golds qu’il avait reçu à son entrée en jeu, Higuchi commanda un plateau de viandes sèches pour le partager avec la demoiselle. Vu son état il fallait qu’elle mange. Bien qu’une fois encore il ignore si cela avait le moindre intérêt dans ce monde. Comment savoir ? Il n’était décidément pas un connaisseur de tout cela... Tout en avalant un morceau, le policier reprit.


« Mange ça petite, ça va te faire du bien... j’espère. Ne pas différencier la réalité et ce jeu c’est mauvais signe tu sais. Même si c’est pas bien évident je sais. Regarde mieux mon curseur, je ne suis pas un pnj. »

- Ah.

Ca, c'est quand le samouraï me fait remarquer qu'il est un vrai joueur, et qu'il conseille d'arrêter la boisson parce que c'est pas bon quand on arrive plus à reconnaître les joueurs des pas joueurs. Nan mais, déjà, il ferait mieux de faire attention ! Dans ma Ukraine natale, on a l'habitude de la vodka , et j'suis sûre que je le tombe ! Parce que c'est un p'tit asiatique chétif derrière son avatar tout moche ! Comment je sais que c'est un asiatique ? Il a dit mon nom avec sama ! Et dans les mangas que je lis, ça arrête pas ! Je sais pas ce que ça veut dire, après tout, je sais déjà un peu de français alors je vais pas m'embarrasser avec une autre langue, mais je sais que ça y est. Donc soit c'est un asiatique, soit un taré de mec aimant les mangas.

On trouve vraiment la lie de ce monde, sur les MMO.

- C'pas ma faute, ton avatar est trop moche, j'me suis dite qu'il y avait que les PNJ qui oseraient avoir un tel look. Sans offense, bien sûr.

Je lui avais répondu ça, tout naturellement, ne souhaitant pas avouer que je m'étais trompée. Je le regardais en battant des cils, l'air de rien, alors qu'on nous servait un plat de viande. Je continuais de boire à la choppe, profitant de la bière, avant de continuer.

- Nan mais fais pas ton thug, j'ai fait la béta moi, je sais très bien comment ça fonctionne Sword Art Online, okay ? Je me suis trompée, ça arrive! T'avais qu'à avoir un avatar plus commun comme lui ! Et lui là bas ! Ou encore lui là bas qui se noie dans son vomi et que c'est un peu dégueu !

J'avais pointé du doigt les concernés, qui relevèrent vite fait la tête pour voir ce qu'il se passait, avant de me jeter un regard de travers et de se reconcentrer sur leurs occupations, soit la déprime. Je me servais alors un morceau de viande, avant de poursuivre la bouche pleine.

- Puis tu te la joues papa et tout, mais j'suis sûre j'suis plus vieille que toi. J'ai dix-neize ans, tu vois ? J'suis ton ainée, tu me dois le respect ! Et même que si je veux, je te prends en duel à la bière, et je gagne ! Parce que dans mon pays, le seul pays qui vaut la peine d'être visité, l'alcool est pas une boisson, ah ça nan ! C'est un art, oui ! C'est de la beauté faite liquide ! C'est elle qui nous réunit, qui nous enjoue, qui-

Et là, j'suis interrompue.

- Mais putain, ferme ta gueule meuf, ferme ta gueule.

Ce qui me fait bondir de ma chaise, alors que je dégaine ma lame.

- AH OUAIS ?! ET SINAN TU VAS ME FAIRE QUOI ?!

Un éclat de rire, sinistre, alors que plusieurs personnes se redressent, l'arme au poing.

- On va t'casser la gueule.

... Ah ouais.

- Oups ?

Est-ce que je me serai attirée des ennuis, ou c'est juste mon imagination ?

Akuma retient de lâcher un petit rire en observant la réaction de la demoiselle. Son petit «ah» était absolument magnifique. Une telle réaction le faisait vraiment rire, c’était le genre de choses qui faisaient bien oublier la situation actuelle, qui était il faut le dire, on ne peut plus précaire. Comme si elle refusait d’admettre son erreur, Sonia pensa préférable de se moquer de son skin. Après tout, cela valait mieux non ? Ce coup-ci, le policier ne se fit pas priver et laissa échapper un très léger rire.


« Sans offense, tout à fait. »


Sans prendre la peine de toucher à la viande qu’il lui offrait, elle continua son laïus. Higuchi aurait parié qu’elle n’était pas nippone. Après tout quel japonais aurait l’impolitesse de ne pas goûter ce qu’on lui offre ? Peu à cheval sur les contenances et pardonnant facilement aux gaijins, l’homme laissa filer. Au lieu de cela, il se contentait de rigoler gentiment en écoutant la jeune fille le provoquer. Il ne réagissait pas, après tout, c’était très bon enfant selon lui. Rien de bien méchant. Qui plus est, son métier lui avait apprit à ne jamais réagir à la moindre provocation. Lorsque l’on porte l’uniforme c’est le minimum syndical.


Malheureusement, tout le monde n’était pas aussi calme. L’un des joueurs ici présents le démontra en intimant à Sonia de se taire, sur un registre bien plus familier évidemment. La jeune femme explosa alors littéralement en dégainant son arme et bondissant hors de son tabouret. Sur le coup, Higuchi sursauta légèrement. Seigneur, cette fille n’était décidément pas nette. Pourquoi les provoquer ainsi ? Si elle continuait elle allait finir pas... bah voilà... Immédiatement après les menaces de la demoiselle, un groupe de jeunes gens se leva, arme à la main. Qui joue trop avec le feu se brûle toujours au bout du compte. Lentement, Higuchi se retourna en avalant un dernier morceau de viande. Sur un ton très calme mais un air on ne peut plus sérieux, le policier s’adresser à le petite troupe hostile.


« Écoutez jeunes gens, cette femme est en état de choc. Elle n’a pas conscience de ce qu’elle dit. Sa joie apparente n’est qu’un moyen pour son cerveau de faire face à la situation actuelle. S’il vous plais, rasseyez-vous, je m’occupe d’elle. »