L’atmosphère était encore passable, s’était-elle dit au moment ou son intrusion dans ce monde improbable avait été finalisé. Son attention n’avait certes pas l'amabilité d’être soit déprimée face à son arrivée, ou complètement euphorique à l’idée de découvrir un nouveau logiciel. Elle était plutôt analytique, complètement attachée à chaque détail se trouvant tout autour. Elle observa longuement le ciel, ce ciel complètement ridicule. Il avait l’air de ciel, donnait l’impression d’être ce ciel, mais n’était pas un ciel… Cette simple pensée la plongea dans un interrogatoire sur toute la matière informatique utilisée, et l’Hystérie passa le plus long de son temps à rouler dans le sable, coincer des insectes dans ses paumes ou lécher la pluie, si pluie il y avait.
Tout lui semblait à ce point surréaliste que son examen alla jusqu’à son avatar, qu’elle explora une journée entière. À bien y penser, il lui fallait des gants, car tout avait la texture parfaite qu’il devait posséder. La perfection de Renaissance lui laissait un arrière goût amers, incertain et dédaigneux sur la technologie utilisée ici. Ho, ses capacités intellectuelles ne lui permettaient pas d’avoir peur, parce qu’elle se gardait de les connaître jusqu’au bout des doigts. S’il y avait un moyen de contourner les circuits d’un tableau, elle trouverait le moyen de s’amuser, un peu..
Un tableau. Un circuit, c’est bien joli, mais .. Ou pouvaient-ils bien être? La pâle demoiselle se retourna d’abord une fois, puis deux, avant de regarder autour d’elle aussi souvent que possible, en quelques secondes à peine. Ce n’était pas le monde, enfin.. Ce n’était pas -son- monde ! En s’arrêtant d’un coup sec, la poupée soupira en entamant son pas non-chalant, passablement irritée par la réalité abjecte : Elle devait commencer par.. Apprendre à jouer.
- Ho, chnoutte..
Après être passée auprès de plusieurs PNJ, la bête à la crinière de perle s’arrêta au milieu d’Amyrabad, le papier d’une quête de Bronze en main avec cet air agacé au museau, qui allait la caractérisé pendant longtemps à en croire ses débuts.
- Un restaurant.. C’est une plaisanterie ?! Furieuse, Hystérie envoya son parchemin au sol en le piétinant ni une, ni deux, mais bien quarante-deux fois en lui envoyant le plus coloré des discours. Je ne suis pas venu ici pour faire de la cuisine.. Ou des fichues quêtes à la noix ! Comment, pf’fuu.. Très bien, très bien.. Hystérie, ma pauvre, ça va te donner quelque chose.. Au moins. Et ce quelque chose.. Il peut être utile, et cette utilité, elle doit être vachement utilisée.
Un brin brouillée dans son discours, son échine s’arqua pour ramasser la quête et l’accepter plus calmement, si calmement elle était apte à faire. Une fois les mains libérées, elles se postèrent dans le creux de ses hanches pour s’assurer une démarche assurée. - C’est parti !
À peine quelques minutes plus tard, la bête au visage pincé arriva dans ledit restaurant en souffrance. Elle observa un moment la superficie de la salle à manger, avant de se diriger derrière en cherchant un responsable, ou qui que ce soit, qui aurait l’amabilité de lui donner des directives. Mais, impatiente comme Hystérie, il n’en font pas deux. Au lieu de quoi, elle se planta au beau milieu de l’arrière comptoir, mains sur les hanches et joue gonflée.
- Qui que ce soit qui travaille ici, je vous le dit, il est hors de question que j’endure la présence d’autant de gens dans une seule soirée, et nettoyer les tables.. Je vais en cuisine, point à la ligne.
Zhel
Date d'inscription : 01/04/2015 Messages : 86 Xp Dispo : 0 Points de Vie : 100
La journée touchait à sa fin. L'Aventurier avait déjà passé de bonnes heures dans les Plantations d'Opium, à essayer de retrouver le chemin vers les portes de la ville. Mieux ne valait pas trop traîner dehors à des heures si tardives, on racontait des histoires de meurtres, en dehors des enceintes de la ville. Cela pourrait bien lui coûter la vie un jour. Et lorsque le jeune homme arriva à Amyrabad, le soleil avait quasi-disparu.
Il devrait réapprendre à maîtriser son temps, dont la notion lui était totalement inconnue à présent.
La chaleur habituelle avait soudainement fait place à un froid glacial. Il éternua. Finalement, il ne s'y fera jamais à ce climat désertique.
S'Asseyant sur un des bancs pour souffler paisiblement après ce lourd après-midi, il fit tomber quelque chose de la poche intérieur de sa cape.
C'était un papier de quête bronze. La quête qu'il avait accepté le matin même.
Il avait complètement oublié qu'il avait signer un contrat de deux jours dans le but d'aider un restaurant en crise, dans les Grandes Avenues.
Pliant nerveusement le papier pour le mettre dans l'une de ses poches de sa cape, il se leva puis partit de toute vitesse en direction des Grandes Avenues d'Amyrabad.
Il passa devant les Palais du Sheik, traversa les Jardins Suspendus, rencontra les Entrepôts de Céramique, se trompa de chemin, fit demi-détour, visita le Boulevard Commerçant pour enfin arriver aux Grandes Avenues.
Quel sens de l'orientation, ce Zhel.
Il poussa mollement la porte du restaurant. La salle à manger était vide, les clients n'étaient pas encore arrivés. Il questionna tout les PNJ de la pièce, et lorsqu'il trouva le responsable, celui-là lui dit que le personnel n'était pas encore arrivé.
Il s'était dépêché pour rien.
Apparemment, quelqu'un avait rejoins la quête, avec les même horaires.
Zhel s'installa à une table au fond et commanda une limonade, attendant son partenaire.
Entre deux sirotage à la paille, il se demandait à quoi son collègue pourrait bien ressembler. Un PNJ? Un joueur? Ou une joueuse?
Tout ce qu'il demandait, c'était quelqu'un de ne pas trop désagréable. La journée avait été épuisante pour lui. Des combats, une quête le même jour. C'était beaucoup trop demandé pour le garçon qui ne s'était pas encore totalement habitué aux mécaniques du jeu.
Son planning de la semaine serait donc à revoir.
Puis d'autres pensées angoissantes et plus négatives lui vinrent. Il se sentait piégé dans cet univers, forcé à jouer le jeu. Il se demandait aussi quand il reverrait sa famille, ses quelques amis.
D'ailleurs il commençait à regretter de les avoir autant négligés.
Plus que tout, il voulait faire usage de sa vraie perception: ressentir, voir, toucher, respirer.
Au lieu de ça, il devait se contenter de sa pensée: Sa seule et unique arme pour distinguer le vrai du faux.
Enfin, il craignait aussi de perdre sa pensée, à force de jouer à ce jeu abrutissant. Il deviendrait une machine, un PNJ, quelque chose de non réel.
Il n'existerait plus.
Puis il s'endormit, drainé de toute motivation.
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- .. Je vais en cuisine, point à la ligne.
Une voix le tira de son sommeil profond. C'était une voix plutôt féminine, sans doute.
Cela devait probablement être son fameux partenaire. De mauvaise humeur, Zhel se frotta les yeux pour découvrir la silhouette qui se tenait à l'arrière du comptoir.
Une femme. Une adolescente. Une fillette.
Une femme. Une adolescente. Une fillette...
Impossible de deviner son âge.
La chose qui se tenait derrière le comptoir était d'un pâle rose, malade.
Les mots qui vinrent à Zhel furent: spécial, mystique, inhabituel.
Jamais de sa vie, le jeune homme avait vu une personne d'un si drôle allure.
Enfin si: Les jeunes filles de lycées qui mettaient la dose de maquillage au réveil.
Or, ici son maquillage était en complète harmonie avec son visage rond.
Proche de la perfection, il faisait ressortir ses grands yeux bleus.
On aurait dit Une Poupée.
Puis elle disparût.
Ce regard rendait mal à l'aise le jeune magicien qui hésitait à venir, se présenter à elle dans la cuisine. Pourtant, elle éveilla sa curiosité, chassant son humeur noire.
Il remarqua que les premiers clients furent arrivés pendant son sommeil, il ne les avaient même pas accueilli.
Se levant, il se rendit immédiatement à la table des clients, notant dans son carnet les premières commandes.
Puis il se dirigea finalement vers la cuisine pour y entrer, d'un pas lent, hésitant et timide. Serrant contre lui son carnet de note, il fixait la chose.
Le simple fait d'imaginer un "eye contact" lui donnait des frissons. Comme si l'atmosphère se refroidissait.
Il lui montrait à distance la liste de ses notes, se cachant derrière son calepin.
Zhel a écrit:
Table 1: (spécialité de la région)
- Une assiette d'Hamster au vin blanc avec des frittes. - Un steak de Tigre avec de la salade assaisonnée. - Un ragoût de Pigeon avec une salade.
Table 2: (spécialité inconnue)
- Un pâté chinois - Une poutine - Un ragoût de pattes de cochon - Une soupe aux pois
Table 3: (spécialité inconnue)
- Un Roti de porc à l'ancienne - De l'homard bouilli
Et plus sur la feuille. En petit caractère, on pouvait lire:
Zhel a écrit:
Je m’appelle Zhel, enchanté.
Puis, laissant dépasser ses grands yeux bleus de son calepin pour jeter un autre coup d’œil à la pâle cuisinière. Il lui dit timidement: « ..Bonne chance ».
Sous l'effet de stupéfaction, il n'avait pas remarqué que lui aussi, avait de grands yeux bleus.
[Quête & Zhel] - Tu serviras qui te servira, pour servir.