Des sangsues ? Dans des mines ?
C'est la faute des nezumis.
Des nezumis ?
Oui, des nezumis. C'est eux qui ont attirés les sangsues dans les mines. Et maintenant elles mangent les mineurs.
Et si les sangsues mangent les mineurs, il n'y a plus de mines.
Hum.
Plus de mines, plus de minerais.
Hum.
Plus de minerai, plus rien pour raffiner l'acier.
Hum.
Et s'il n'y a plus d'acier, plus d'armes...
Bon, indique moi ou est la mine.

Ce pécheur qui n'en était manifestement pas un était un drole de pnj. Visiblement viscéralement incapable de donner une info claire sans discourir des heures sur ce qui l'avait provoqué.
Un type plutôt amusant en somme...

Je ne savais pas pourquoi il était venu me chercher moi plutôt que le ninja qui était son homme de main habituel. Enfin, venu me chercher, plutôt venu juste a coté de moi par hasard en parlant à haute voix des problèmes de la mine. Une technique visant probablement à pousser les volontaires plutôt qu'a quémander de l'aide aux gens.

Une technique respectable.

Je crois que j'aime bien ce pécheur.

La mine est installé au pied d'une falaise. D'énormes bâtiments truffés de cheminée et de chaudière gigantesque dont jaillissent des passerelles métalliques portant des wagonnets mus par la vapeur qui vont plonger tout droit dans les entrailles de la montagne.

Partout d'énormes mécanismes font fonctionner l'immense structure, probablement tout à la fois mine, raffinerie, fonderie et forge dans ce qui doit faire un boucan de tous les diables et dégager une chaleur qui doit donner un avant gout de l'enfer.

Du moins quand elle fonctionne. Car pour l'heure tout semble arrêté. Ce que confirment les mineurs attroupés devant les points d’accès aux tunnels de travaux. Tout le monde est sorti, et en attendant l'arrivée d'éventuels soldats pour dégager les tunnels des sangsues qui s'y trouvent, impossible de continuer le travail. Et puis il a les esprits de roche...

Les esprits de roches ?
Oui oui. Ce sont les esprits protecteurs des mines. il y en a dans les roches, dans les veines de métaux ou de charbon.
Et ?
Et la ils sont réveillés, a cause des sangsues.
Oui ils sont pas content...
Et il vous faudra les combattre aussi si vous descendez.
Hum.
Mais si vous les tuez vous pourrez prendre sur eux eux des matériaux d'excellente qualité...
Hum.
Ceux avec lesquels on fait les meilleurs des sabres.
Je verrais.


Il est temps d'aller voir a quoi ressemble cette mine...

Utilisés pour faire passer de lourdes machineries à vapeur les tunnels sont assez large pour que dix hommes y marchent de front, et bien éclairés par un savant mélange de lampes à gaz et de miroirs réfléchissant la lumière de l'extérieur. Un endroit qui tient plus d'une mine moderne que médiévale.

Enfin, l'éclairage me permet au moins de ne pas manquer les premiers monstres sur lesquelles je tombe. Des sangsues évidemment, toute une meute, en train de s'agiter a un croisement, sifflant, couinant, s'agitant, et luttant manifestement contre autre chose.

Une silhouette vaguement humanoïde aux reflets métalliques, une forme pleine d’aspérités qui semble faite de roche en mouvement. Un esprit de la roche...

TORA TORA TORA !

Je surgis du tunnel d’accès en poussant un cri de guerre sauvage dont l'écho va se perdre au loin, se répercutant dans les tunnels et prévenant les monstres qui s'y trouvent de mon défi. Devant moi la mélée s'arréte pendant que les protagonistes se tournent vers moi.

Pauvres bêtes.

La frappe qui fait trembler le sol !

D'un hurlement sauvage de défi, je déclenche l'overdrive, et comme auréolé d'une fureur divine, je saute sur les sangsues qet leur adversaire. Visant l'esprit au milieu du grope je bondis au dessus des sangsues et assène au monstre de pierre une frappe dévastatrice au milieu de ce qui pourrait lui tenir lieu de visage. L'impact lui pulvérise littéralement le crane, puis mon sabre se fraye un chemin plus bas, le tranchant en deux et le pulvérisant à moitié.

Criblées d'éclats de pierres et de métal tranchants, les sangsues sont réduites en charpies, leurs corps trouées de part en part ou carrément éventrés par l'onde de choc elles s'effondrent en tas, ne me laissant qu'a allonger une attaque de plus sur l'esprit qui disparait aussitôt pendant qu'un nouvel objet apparaît dans mon inventaire.

Un minerai ?

Combat:

Avançant dans le tunnel je débouche soudain en haut d'une immense fosse. Un trou circulaire en forme de cône renversé qui s'enfonce profondément dans le sol sous un vaste plafond en forme de dôme, étayé par d'immenses poutrelles métalliques. A intervalles régulier sont installés des grues et des palans mécaniques, prêt à remonter les tombereaux de terre pour les déverser dans les wagonnets qui les emmènent à l'extérieur.

Dans la paroi du cône, des degrés circulaires sont aménagés, reliés aux supérieurs par des plans inclinés, et d'ou partent des tunnels secondaires vers les zones de minage.

C'est d'en bas que les sangsues ont surgis. C'est donc la qu'il convient de descendre pour mettre fin à leur arrivée et offrir au mineurs l'opportunité de reprendre leurs droits sur la mine.

Une descente qui s’avère semée d'embuches. Car de ma position il est facile de repérer un peu partout des attroupements de sangsue, la plupart agglutinés autour de nombreux esprits jaillis du sol pour les combattre. Dommage qu'ils soient prêts à m'attaquer aussi.

En attendant, il est temps de définir qui sera le vainqueur dans la mêlée la plus proche. Ni les uns ni les autres non. Moi !

Descendant le plan incliné en courant je laisse mon sabre trainer derrière moi, effleurant le sol si vite que j'y trace un sillon, avant de le ramener en avant au moment ou je bondis dans la mêlée. Je passe comme le vent à coté de l'esprit, profitant de la force de mon coup décuplée par la vitesse de ma course pour lui assener un coup de taille qui le frappe en pleine poitrine. Le choc délivré par mon sabre le faisant lui aussi exploser pendant que j’atterris souplement quelques pas derrière lui et me retourne. Déjà en position de garde.

Une nouvelle fois l'onde de choc a eu raison des sangsues. Mais l'exprit lui a survécu. Il ne reste de son torse qu'un trouo béant ou n'est encore rattaché qu'un seul des membres qui lui sert de bras, mais il bouge, lentement, pour se tourner vers moi.

Inutile.

Mon sabre jaillit, d’une frappe transversale de bas en haut qui vient le frapper à l'endroit ou commence sa tête. La séparant promptement du reste de son corps qui redevient instantanément un petit tas de matériaux inertes...

Combat:

Un demi tour de cercle et un niveau plus bas, j'avise un groupe de cadavres. Des mineurs. Acculés contre un mur dans un dernier geste défensif ils sont tombés tous ensemble. Autour d'eux des armes de fortunes, pioches, pelles, bâtons. Et derrière eux, comme s'ils avaient voulu les protéger, des sacs.

Des sacs bourrés d'explosifs ! De ces mines qu'on utilise pour faciliter le creusement de grosse excavations, ou pour forer rapidement un passage dans une zone de roche trop dure pour étre attaquée avec de simples outils.

Voila ce qui va me permettre de faire ébouler le tunnel par ou sont rentrés les nezumis et leurs monstres.

Probable que c'était aussi le but de l'expédition de ces pauvres types. Une tentative vaine, mais couorageuse. Surtout pour de simples mineurs ne maitrisant aucun des arts du bushido.

Probable qu'a leur prochain passage sur la roue on tiendra compte de leur sacrifice. En attendant, c'est à moi qu'il revient de terminer leur mission.

Enjambant les corps en prenant grand soin de ne pas y toucher, je récupère un des sacs et suis si absorbé dans cette tache que je loupe les monstres qui soudain surgissent du sol autour de moi.
Activant mon overdrive je bondis en arrière aussi vite que je peut et trébuche sur une des sangsues, manquant de tomber d'un cheveux et réagissant aussitôt. D'un coup de taille je sabre le corps chitineux du monstre, y ouvrant une entaille qui la coupe presque en deux et l'écart de mon chemin, m'offrant l'opportunité de reprendre mon équilibre assez vite pour frapper à nouveau les monstres qui se ruent sur moi.

Mon sabre s'abat sur le sol devant eux, et une onde de choc comparable à l'impact d'un obus vient secouer la zone. La terre se creuse, le sol se soulève, les pierres explosent en centaines de fragments qui vont déchiqueter les monstres comme le ferait un canon chargés à la mitraille...

Les sangsues disparaissent en un souffle, et ne reste derrière eux que la silhouette massive de l'esprit des minerais qui me décoche un coup de point puissant en pleine poitrine. Brièvement sonné je recule d'un pas sous la violence de l'impact. Mais mes réflexes reprennent vite le dessus et je riposte. D'un coup d'estoc rapide qui le cueille en plein thorax alors qu'il avance vers moi. Mon sabre se bloque, le monstre s'immobilise. Puis s'effondre...

Combat:

Avisant un palan dont la chaine pend au dessus du vide je décide d’accélérer un peu ma descente. Sabre au point j'attrape la chaine, libère d'un coup de pied le loquet qui la maintient fermé. Et après m’être assuré que le palan est équipé d'un dispositif empêchement le largage total de la charge qu'il trimballe, je me jette dans le vide.

Bien que légèrement ralentie par le frottement du frein de sécurité sur la chaine, la descente est rapide, je plonge droit vers le niveau inférieur, et m'aperçoit rapidement que j'y suis attendu.

Probablement attiré par les grincements de la chaine, un trio de sangsues lève la tête vers moi, cherchant comprendre le mouvement de cette proie tombé du ciel. Et, se détachant de la paroi la plus proche, un esprit vient aussi se placer lentement à l'endroit ou je m’apprête à chuter.

Inutile d'offrir aux monstres un repas de samouraï sur un plateau...

Dés que j'estime la distance raisonnable, je saute !

KAI !

Et accompagnant mon hurlement de défi, je me laisse tomber au milieu des monstres comme la foudre. Sabre vertical, pointe dirigé vers le bas, utilisant la vitesse de ma chute ajouté à tout le poids de mon corps et de mon armure. Je ne manie pas le sabre, je suis le sabre !

Et c'est moi qui frappe !

Je tombe sur l'esprit qui ne peut guère que lever vers moi son visage sans yeux pour mieux se faire transpercer de part en part. Mon sabre s'enfonce dans son crane comme une pointe de métal chauffée dans une motte de beurre. Et alors que la pointe d'acier atteint le cœur de fer, celui ci explose. Pulvérisant une fois de plus les sangsues qui l’assiègent...

Combat:

Je roule au sol, déséquilibré par le sac d'explosifs et je tombe droit dans un nouveau groupe de monstres qui se jettent sur moi. Une demi douzaine de sangsues m'attaquent, m’attrapent, me mordent. Leurs haleines puantes me brule le visage, leurs mâchoires ripent sur les mailles de mon armure, perçant les anneaux et me zébrant de plaies sanglantes...

Je lutte pour ne pas perdre mon épée et ne doit mon salut qu'a la plus grosse des bestioles qui m'attrape par un pied pour m'envoyer voler a quelques mètres, me laissant l'opportunité de me relever pour me remettre en garde.

Erreur fatale !

Une nouvelle fois ma lame frappe le sol, et une nouvelle fois les monstres font connaissance avec l'équivalent d'une arme de guerre moderne. Rendu plus puissant encore par la fureur qui s'est emparé de moi, l'impact est si puissant que l'inde de choc suffit à désintégrer les monstres les plus proches, ne laissant même pas aux sangsues le temps d'hurler leur douleur. Et me laissant une fois de plus seul face à l'esprit, constitués de pierres assez coriace pour lui épargner une destruction totale d'un seul coup.

Le monstre m'allonge un coup qui vient probablement me briser quelques cotes, s'il y avait un équivalent offert par le nerve gear. Et le temps qu'il ramène son bras je lui assène un coup de taille qui lui tranche à l'épaule, et suffit à le tuer.

Combat:

Le fond, enfin ! Et la, derrière ce groupe de monstres, un tunnel dont les bords mal équarris dénotent un effondrement partiel, bien loin des pratiques de creusement des mineurs, et bien plus proche de celles des nezumis. Voila la faille qu'il faut que je fasse sauter.

Mais d'abord, liquider les monstres.

EARTHQUAKE !

Poussant un cri de guerre propre à glacer le sang des plus courageux des hommes, je charge les monstres. Balayant d'un coup de taille circulaire l'espace devant moi, je traverse successivement chacun des monstres qui se sont dressés comme des serpents à mon approche. Semant du bout de mon sabre une véritable vague de mort que n'aurait pas déprécié la grande faucheuse en personne...

Les têtes tranchées volent dans tous les sens, les sangsues décapités s'agitent spasmodiquement au sol, répandant sang et humeurs sur le sol et me couvrant de leurs sécrétions gluantes...

Heureusement que tout ça disparait avec les cadavres...

Un grondement me fait relever la tête juste a temps pour voir abattre sur moi un poing gigantesque. Cet esprit est plus grand, d'une couleur différente aussi. Et il cogne plus fort...

Ma lame monte à sa rencontre, frappant son épaule dans un fracas d'étincelles au moment ou la pierre et le métal s'entrechoque. Pas mort ? Oui, vraiment plus coriace.

Des deux bras l'esprit tente de me broyer les cotes puis de m’enserrer pour probablement m'écraser à la manière d'un serpent constricteur. Et alors qu'il m’attrape je dresse haut mon sabre pour lui abattre verticalement sur le crane et lui fendre ce qui lui sert de tête. Et il consent enfin à mourir...

Combat:

Débarrassé des monstres je m'empresse de saisir les mines explosives avant que d'autres n'arrivent. D'un coup de briquet j'allume l'amorce rudimentaire, et jette le tout la plus loin possible dans le tunnel visqueux qui a servi a mener les sangsues ici.

Puis je me jette à couvert derrière l'obstacle le plus proche.

L'explosion qui suit quelques instant plus tard est à la hauteur de mes espérances. Le geyser de terre qu'elle souléve est haut comme cinq hommes, et elle manque de peu faire effondrer tout le niveau inférieur. Prélude a d'importants travaux de terrassement, mais assurance surtout que plus aucune bestiole ne viendra surgir des profondeurs.

A moins d’être une taupe géante...

A l'extérieur, rameutés par l'explosion, les mineurs ragaillardis se décident à revenir dans la mine en masse, prés à en découdre avec des bestioles qui cette fois en recevront plus aucun renfort.

Je gage qu'il faudra quelques jours et l'appui des soldats de la ville pour reconquérir pleinement la mine. Mais en attendant le mouvement est lancé. Et le plus dur est fait.

Je l'ai fait.

Rien qu'une journée très ordinaire dans la vie d'un samourai.