- Un monde sans fin, permettant à l'homme d'espérer aussi loin que l'horizon. Des milliers de couleurs éveillant chaque sens du corps humain... Ah... Mais alors pourquoi ça pue autant ! Quelle idée de faire un monde comme ça si c'est pour nous faire patauger dans la merde ! Raaaaaah ! Ça doit être le développeur qui a laissé le corps de sa belle mère pourrir par ici !

Après ses mots acerbes, elle piétina sans cesse le sol comme pour se venger de cet affront qu'il avait fait à ses chaussures virtuelles.  Notre folle bien aimée s'était très vite adapté à ce monde grisonnant, elle qui vivait la plupart du temps dans sa tête n'avait de crainte à arpenter un nouveau monde. Si tentait qu'il ne venait pas lui salir ses godasses ! Ainsi, elle avait très vite comprit que son programme de réinsertion ne s'était pas passé comme prévu. D'abord l'annonce sur le fait que les joueurs étaient incapables de sortir du jeu pour finir par l'omniprésence de la mort dans la tête de chacun. Seul celle qui se faisait désormais appeler Madness avait pouffé de rire suite à cette annonce. Tous ces clampins qui espéraient fuir la vie dans ce jeu pour finalement être plus proche que jamais des tourments de la réalité. Il n'y avait pas de vision plus délicieuse que celle-ci pour les prunelles de l'aliénée.

- Ils sont où les chiottes publics si j'ai envie de pisser ? Ils auraient pu fournir un guide touristique des lieux à l'accueil...  

Avant qu'elle ne tabasse davantage le sol humide pour se venger de l'absence de latrines, elle entendit un cri de terreur. Une voix masculine, avec un soupçon de virilité très vite balayé par la couardise de ses cris. Le spectacle se situait à plusieurs mètres de Madness, l'homme en question avait été trop idiot pour assimiler le jeu rapidement. Si bien qu'il avait finit par se faire submerger par le stresse et ainsi se donner en pâture à ses ennemies. Elle pouffa de rire encore une fois, sans aucune once de remord, la façon dont il se faisait déchiqueter par une simple limasse baveuse était juste hilarante pour la jeune fille.

- Je viens de gagner un rang dans le classement sans rien faire, si c'est pas beau ça !

Alors qu'elle s'esclaffait, deux ennemies dévoilèrent leurs horribles têtes. Madness jura qu'elle entendit une voix off lui crier "Fight" dans sa tête. Bien qu'elle soupçonnait ses longues nuits blanches à jouer à Street Fighter d'en être la cause.

- Hey vous énervez pas ! On peut régler ça tranquillement ! Une belote ? Ca vous dit ? Je peux vous apprendre. Non ? Bon d'accord... Un Strip Poker ? Allez ! Je suis sur qu'il doit y avoir des choses intéressantes derrière tout ce mucus !

Alors que les deux limaces baveuses, croisement entre Gary de Bob l'éponge et un Alien périmé, s'approchaient, Madness vit un bouton clignoter indiquant Overload.

- Ca se mange ?

Dans le doute, elle actionna la séquence et se sentit très rapidement tel un super sayan en pleine saison des amours. Gary premier du nom l'attaqua en vain, la jeune fille esquivant rapidement son attaque. Le second tenta bien sa chance aussi mais il reçu le même succès que son prédécesseur. Tous les deux ressemblants à des sumos ayant courus le marathon, elle en profita pour s'acharner sur une des deux bestioles. Trois coups suffirent pour le mettre à mal mais, elle échoua dans la tentative de le finir.

- Arrêtez de bouger ! J'essaye de vous buter !

Décidant de prendre l'ascendant pour le prochain round. Elle se jeta sur le blessé pour qu'il puisse enfin passer au stade de défunt pixel. Le second, voulant venger son copain se jeta de tout son poids sur la petite donzelle qui n'eut pas de mal à esquiver sur le coter en prenant au passage le plaisir de se faire un masque de boue. Son épée trancha une partie du visage de la bête qui riposta pour échouer encore lamentablement. Deux autres coups tranchant le frappèrent de toute part mais celui-ci, dans un dernier acte avait réussit à repousser l’épéiste folle qui se refit une fraicheur dans la boue une nouvelle fois.

- Ca va pour toi ? Non car moi je commence à en avoir ma claque !

Elle en profita pour lui donner le dernier coup qui vint sceller cette bataille acharnée entre une femme et deux grosses bestioles immondes mais avec un certain charme.

Spoiler:

- Si j'avais un marteau, je cognerais le jour...  ♫

La donzelle après avoir débarrassé ses chaussures des résidus de sangsue qu'elle avait allégrement piétiné auparavant, chantait désormais avec joie et gaieté une chanson depuis bien longtemps dépassée. En réalité, on ne passait que ce genre de musique qui ferait passer ta grand mère pour une jeune femme de 20 ans. Soit disant pour permettre à l'esprit de retrouver une conscience saine et stable. Apparemment, Madness ne semblait pas réellement impacté par ce genre d'intention, cependant, elle possédait désormais des centaines d'heures de musiques pour agacer les gens bien sagement ancrées dans sa tête.

- Bon... Que faire maintenant...

Alors qu'un vent programmé vint souffler dans ses cheveux soyeux, un autre duo de limace s'avança vers la jeune fille qui ne put s’empêcher de lâcher un énorme soupire exagéré. Elle voulait de l'action, pas se battre avec des monstres aussi ridicules ! Dans son asile, elle avait été organisatrice de combat de cafard avec les autres patients, elle avait déjà depuis longtemps perdu le gout des batailles entre bestioles immondes.

Elle savait par avance que les propositions pour faire une partie de carte n'allaient pas marcher. Le programmeur de ces bêtes n'avaient apparemment aucun sens de l'humour. Ceci dit, il s'était rattrapé en emprisonnant des milliers de joueurs dans son monde ce qui était pour être honnête, la blague la plus magique du siècle pour Madness. En quelques sortes, elle se sentait libre alors que la plupart pensaient être enchainés. Bien que sa petite camisole blanche commençait un peu à lui manquer, celle-ci allait à merveille avec son teint.

- Alors j'active l'option Redbull et je suis à vous les filles ! ... ou les mecs enfin... comme vous le sentez hein !

Ainsi, le même spectacle se répéta. Ils avancèrent puis l'un après l'autre et ils tentèrent de l'attaquer comme les gentils programmes qu'ils étaient. Si Madness savait bien une chose, c'était se conditionner à refaire exactement les mêmes gestes. Ainsi, programme contre programme, elle était sur de gagner. L'intelligence de ses ennemies n'étant pas encore suffisamment développer pour adopter un autre comportement en face d'une situation identique. Elle attaqua trois fois le même ennemi comme toujours avant de l'achever juste après pour finalement se retrouver en un contre un avec la dernière deux bestioles. Madness s'ennuyait au plus haut point, bien que son corps était en mouvement permanent, son esprit lui, était ailleurs, regardant les oiseaux passer au loin.

Les mêmes enchainnement se répétèrent qu'auparavant, ainsi, elle mangea une nouvelle fois le sol alors qu'elle avait prit plusieurs minutes à tenter de se décrasser. Les mobs n'avaient aucun respect pour la gente féminine, elle non plus ceci dit mais, elle avait le droit ! Du moins, selon la charte qu'elle avait écrite elle même sur une feuille de sopalin entre deux soupes à la cantine.

- Vous vous multipliez plus vite que des lapins !

Spoiler:

Je relance pour le même mob.

- Et je connais une chanson, qui énerve les gens ♫

La belle n'avait que faire des monstres et des joueurs qui l'entouraient. Après avoir récité les plus grands succès du vieux rappeur français Booba, désormais, elle marmonnait des créations de sa propre pensée décadente. Cela faisait une demie heure tout au plus que que ses dernières victimes avaient succombé à sa beauté fatale. Hors de son asile, c'était un électron libre, déviant de sa propre condition. Si personne ne la canalisait, alors le monde pouvait prendre des tournures aussi loufoque que dramatique. Pour l'instant, elle n'avait encore commis rien de répréhensible si ce n'était les nombreuses insultes à l'encontre de la famille du développeur pour avoir salit ses godasses.

Dans tous les cas, sa quête de recherche ne fut pas vaine, enfin... tout était relatif. Encore une fois, elle faisait face à deux sangsues baveuses. Comme si le monde n'était peuplé que d'elle, d'abrutis et de limaces. Elle pesta intérieurement tandis qu'elle tentait de les intimider avec des grands gestes ridicules. On lui avait appris très jeune, qu'un animal avait souvent plus peur de l'humain que l'inverse... Vu la dégaine de la jeune femme, la théorie se révélait probablement vraie en cet instant mais, c'était sans compter le fait que ces ennemies n'étaient que des amas de pixels sans âme et sans volonté.

- No ! God please no ! No ! No ! Nooooooooo ! disait-elle à en perdre tout son souffle.

Ces chiens galeux commençaient vraiment à lui taper le système. Au moins à cette heure ci à l'Asile, c'était l'heure de l'inspecteur Derick repassé pour la 2568 ème fois à la télé. En parlant de rediffusion, elle eut l'impression d'en voir une en face d'elle, les êtres virtuelles refaisant exactement les mêmes mouvements que leurs défunts ancêtres. Pour une machine capable de simuler un monde entier et de faire des calculs énormément plus vite que le plus grand génie de l'humanité, elle ne paraissait pas si intelligente à cet instant précis. Madness bailla un grand coup, ce genre de bâillement agaçant aussi bien tes alliés que tes adversaires, synonyme d’ennui absolu.

Bref, le schéma fut reproduit à l'identique. Le décrire encore une fois aurait été d'une extrème lassitude. D'ailleurs, Scarlett ne montrait aucune respect à ses ennemies qui de toute façon en avaient rien faire. Idiot, juste apte à répéter les mêmes conneries, cette fois-ci, lorsque le second vint à lui porter son attaque habituelle, elle l'encaissa mais se réceptionna avant de s'empaffer dans la boue. De son coté au moins, il y avait un certain progrès bien que son espérance de vie avait quand même diminué. Qu'importe, celle-ci remontait à chaque fin de combat, décidément, ce monde était bien plus facile que celui de la vie réelle. Mourir à chaque instant ? La bonne blague.

Spoiler:

Je relance pour la veuve.

La jeune fille laissait vagabonder ses yeux vers le ciel fait d'une étrange manière. En tout point il copiait parfaitement celui du monde réel, quelques légers nuages, une couleur mitigée, jamais d'une teinte pure comme on en voit dans les films. Cependant, cette toile céleste avait un arrière gout très amère pour la folle qui balançait ses jambes dans le vide dans un rythme saccadé. Ce voile nuageux avait pour elle un parfum de violet, elle qui savait parfaitement mélanger les sens dans sa démence toujours plus grande chaque seconde de sa vie, elle n'aimait pas ce qu'elle voyait. Certes c'était un passe temps comme un autre en attendant qu'un monstre vienne la kidnapper pour finalement la nourrir de son expérience si délicate mais bon, elle espérait un divertissement un peu mieux fait.

Se délogeant de son petit rocher, elle reprit pied à terre tout en sifflotant. Cela faisait quelques heures déjà qu'elle se trouvait dans ce marécage puant. L'odeur nauséabonde avait fini par ne plus se faire ressentir par les narines délicates de l’aliénée. Elle ne pouvait pas réellement dire si cela était un effet secondaire du système où de sa présence bien trop longue en ces lieux mais cela ne la déplaisait pas le moins du monde. Regardant son épée de basse manufacture, elle s'imaginait tenir une mitraillette capable de réduire en bouillit les monstres de tout un monde.

- Tatatatatatatatata ! Boum !  

Cependant, à ce spectacle se présenta seulement une grosse araignée. Plus élégantes que ses comparses limaces certes mais pas pour autant plus désirée. Madness n'avait pas peur de ces insectes là, aussi gros pouvaient-ils être. Au contraire, le peu de fois où on l'avait laissé sortir dans le jardin des bâtiments psychiatriques, elle contemplait les petites formes de vie en tout genre se baladant dans la verdure avant de violemment les écraser pour laisser place à un sadisme bien réel.

La bestiole sembla plus vive les limaces, si bien qu'elle s'avança pour porter un coup à la donzelle qui n'eut le temps de réagir.  Cependant, le suite se révéla bien moins avantageuse pour son adversaire qui se vit frapper de quatre coups tranchants. C'était le programme qui voulait cela, elle pouvait agir autant qu'elle le voulait si le système estimait qu'il avait déjà agit. Dans tous les cas, elle pris quelques centimètres de distances suite à son enchainnement qui n'en était pas réellement un et porta le verdict finale bien proprement.

Spoiler:

Je relance pour la veuve et j’utilise Skinning sur celle-ci.

Le combat finit, Madness s'empressa de faire gicler celle qu'on appelait la Veuve des Bourbiers. C'était un petit plaisir personnel, un moyen de se détendre après avoir guerroyé. Le plus marrant dans tous cela était qu'elle avait écrasé ses ennemies à chacun de ses combats alors que plusieurs joueurs périssaient à coté d'elle. Pourtant, elle était loin d'être une experte en baston, encore moins si celle-ci était codée en binaire. Bref, dans tous les cas, elle se demanda rapidement si ce dernier combat n'était pas l'occasion de se changer l'air. Le temps ne passait pas comme dans la vie réelle, il y avait quelque chose de désaxé, bien que personne ne s'en rendait compte si ce n'était l'esprit déplacé de la jeune femme. Le monde qu'elle percevait était différent, réel ou pas, ainsi, ce qu'elle était incapable d'appréhender se compenser par des sensations qu'elle seule pouvait bénéficier.

Ce monde était factice, et de tous, cela devait être elle qui en avait le plus conscience. Cependant, sa réflexion dénuée de sens ne put se perpétuer bien longtemps, une autre araignée gigantesque était apparue en face d'elle.

- Ça s'en va et ça revient ♫ . chantait-elle tout en faisant quelques pas de danse.

Cette fois-ci, elle avait la volonté de découvrir si la Veuve avait un fonctionnement identique à celui des limaces. Ainsi, elle tenta de reproduire exactement les mêmes actions au même moment et à sa plus grande surprise, cela marcha comme sur des roulettes. Une expression en soit assez ridicule car quelque chose sur des roulettes, ça ne marche pas mais ça roule. Ainsi, c'est dans cette pensée bien typique de la demoiselle qu'elle asséna le dernier coup sur la carcasse de l'insecte. Est-ce qu'elle allait rester longtemps à se battre contre ce genre de monstre dénué d’intérêt ? Non car battre un ennemi en quelques coups n'était pas ce qui avait de plus trépidant au monde. Elle, elle voulait de l'action, du sang, du métal, des explosions, des gaufres au nutella ! Bien que pour dire vrai, la dernière proposition devait être probablement sa priorité absolue.

- Un jour mon prince viendra ♫. Ou ma princesse... Je ne me suis pas encore déterminée sur le coté de la force à emprunter ! prononçait-elle à voix haute à qui voulait bien l'entendre.

Spoiler:

Je relance pour les limaces histoire de rechanger.

Regardant son inventaire, elle put s'apercevoir que depuis le début de sa petite boucherie, elle avait amassé un nombre incalculable d'objet en tout genre. Elle, l'espace d'un petit instant insignifiant, autant que sa raison et sa logique, tentée de jeter tout cela. A quoi bon s'alourdir de choses pour lesquelles on ne connait même pas leurs utilités ? C'était sans compter que ces objets ne pesaient en réalité rien, de cette réflexion, elle lâcha un léger soupir, d'admiration couplée avec un poil de lassitude. Il n'y avait rien à dire, la technologie, c'était une chose magnifique. Bien que voir une femme s'extasier sur un simple inventaire plutôt que sur le monde virtuel qui l'entoure était un spectacle assez étrange à voir.

Dans tous les cas, elle en avait fini avec les combats pour aujourd'hui. Elle avait amassée assez de choses inutiles et mouliner des monstres à longueurs de temps l'avait fatigué au plus haut point. Pourtant trépidante d'énergie d'habitude, cette fois-ci, elle fut totalement épuisée. Une réaction s'expliquant probablement au nombre de litre déversé de sa bouche pour chanter encore et encore des chansons de variété française. Pourquoi française d'ailleurs ? Elle qui était une russe de pure souche. Car les variétés russes... ça ne volent pas très haut pour dire vrai.

Soudain, alors qu'elle avait remonté le short qui lui servait surtout de cache misère, elle vit deux limaces se pointer aux rendez vous. Malheureusement, elles n'étaient pas conviées à la petite fête, pour preuve, elles n'avaient pas leurs cartons d'invitation. Madness voulait les recaler en prônant cette excuse mais bizarrement, elle se doutait que cela n'allait pas marcher. Elle devait être probablement une voyante à ses heures perdues. Dans tous les cas, elle dégaina une énième fois son arme pixelisée et attendit qu'on vienne l'attaquer.

Les deux lurons n'étaient pas très intelligents, ils répétaient encore une fois le même schéma d'action que ceux qui les avaient précédé. A quoi bon continuer de la sorte si cela ne fonctionne jamais ? Probablement pour faciliter l'écrivain derrière tous cela à farmer et à ne pas réfléchir à une tactique foireuse histoire de changer. Puis, le travail à la chaine, c'était depuis longtemps prouvé qu'il n'y avait rien de mieux pour le business.

Habituée désormais, elle se prit le dernier coup mais l'encaissa suffisamment bien pour ne pas se vautrer encore une fois. Puis, de sa lame, elle planta tel un bourreau enragé son épée entre les deux antennes visqueuses de la grosse puanteur qui se dressait autrefois face à elle. Enfin dressait... on ne pouvait pas vraiment dire cela à cause de l'absence de jambe mais, tout l'audimat à probablement compris cela !

Spoiler: